Les multiples spoliations d’établissements religieux effectuées par les autorités civiles, immédiatement après l’unification du Vietnam de 1975, ou dans les années qui ont suivi, continuent d’être source de conflits aujourd’hui, plus de quarante ans après les faits. Cela est vrai pour différentes religions instituées mais particulièrement pour l’Eglise catholique, dont les besoins ne cessent de se renforcer aussi bien dans le domaine de culte et de rassemblement que dans celui des services que les diverses communautés religieuses aspirent à rendre à la société. Au cours du mois de juin 2016, on a pu voir en plusieurs endroits se réveiller des conflits issus d’anciennes confiscations.
Ce fut le cas, par exemple, du monastère des bénédictins de Thiên An, près de la ville de Huê, en conflit depuis des décennies à propos d’une pinède appartenant aux religieux depuis leur installation sur place. Le 20 juin dernier, les forces de l’ordre ont empêché les religieux de verser du béton sur une partie du chemin traversant leur monastère.
Un second conflit s’est réveillé au cœur de la capitale de Hanoi ; il concerne la congrégation des religieuses de Saint-Paul de Chartres. Celles-ci ont dû se mobiliser pour empêcher une femme d’affaires d’entreprendre des travaux sur un terrain situé au 5 de la rue Hai Ba Trung. La congrégation possède les titres de propriété de ce terrain depuis les années 1950. C’est un des nombreux établissements confisqués par les autorités au cours des décennies précédentes. Selon les religieuses, la congrégation possédait 16 000 m² de terrain avant l’arrivée du pouvoir communiste.
Les menaces gouvernementales sur les établissements religieux ne touchent pas uniquement les milieux catholiques. Dans la journée du 23 juin, l’Alliance des Religions, qui comprend des représentants des religions chrétienne, bouddhiste et caodaiste, a publié un communiqué selon lequel la pagode Liên Tri située dans le deuxième arrondissement de Saigon était menacée d’expropriation forcée par les autorités.
Source EDA