Le Pape François a achevé un peu après 10h30 sa visite ce lundi 13 juin 2016 au siège du PAM, le Programme alimentaire mondial. Le Saint-Père s’est rendu, pour la première fois, au sein de la plus grande agence humanitaire de la planète, celle de l’ONU engagée depuis 1961 dans la lutte contre la faim dans le monde où il a prononcé deux discours. L’un aux membres du Conseil d’Administration du PAM, l’autre au personnel de l’agence onusienne. Le Pape avait été accueilli par la Directrice exécutive, Madame Ertharin Cousin. À son arrivée, un peu avant 9h30, il s’est tout d’abord recueilli devant “le Mur de la mémoire” qui rend hommage aux membres du PAM, morts en mission.
Le Saint-Père s’est insurgé face au «gaspillage», à «l’exploitation de la terre» et «à une distribution des ressources égoïstes et mauvaise». «La nourriture qui se jette, a déclaré, Pape, c’est comme si elle était volée à la table des pauvres, de celui qui a faim». «Il faut ‘‘dénaturaliser’’ la misère et cesser de la considérer comme une donnée de plus de la réalité. Pourquoi ? Parce que la misère a un visage, a affirmé le saint-Père. Elle a le visage d’enfants, elle a le visage de familles, elle a le visage de jeunes gens et de personnes âgées. Elle a un visage dans le manque d’opportunités et de travail chez de nombreuses personnes, elle a le visage de migrations forcées, de maisons vides ou détruites».
«Le manque d’aliments n’est pas quelque chose de naturel (…) et que le fait qu’aujourd’hui, en plein XXIème siècle, beaucoup de personnes souffrent de ce fléau est dû à une distribution des ressources égoïste et mauvaise, à une ‘‘marchandisation’’ des aliments. La terre, maltraitée et exploitée, en beaucoup d’endroits dans le monde continue de nous donner ses fruits, de nous offrir le meilleur d’elle-même ; les visages affamés nous rappellent que nous avons détourné ces fruits de leurs fins. Nous avons transformé un don qui a une finalité universelle en un privilège de peu de personnes. Nous avons fait de ces fruits de la terre – don pour l’humanité – des commodités pour quelques-uns, en créant de cette manière l’exclusion.
Source Radio Vatican