Zenith, qui a énergiquement tenté de clarifier les propos du pape sur le diaconat féminin, reprend, dans un article récent, l’ensemble des publications remises dans leur contexte et donne la parole au Pr Manfred Hauke, de la Faculté de Théologie de Lugano (Suisse). Le théologien revient ici sur les aspects théologiques de la question.
Zenith la résume en ces termes.
Sa position est claire mais ne répond pas aux demandes des supérieures de l’UISG: “ce serait un anachronisme que d’instituer, à nouveau, aujourd’hui, les diaconesses de l’Eglise primitive”.
Il évoque des témoignages historiques, avant d’offrir un “point de vue systématique”, et de faire le point sur la “discussion théologique autour du diaconat”, ce qui le conduit à évoquer “d’autres solutions pour le diaconat des femmes”.
L’auteur évoque Marie qui “n’était pas apôtre”, au sens qu’elle n’était pas « l’un des Douze ». Mais que peut dire Marie Madeleine, « apôtre des Apôtres » ? La Commission – avec ses objectifs et ses membres – n’est pas encore instituée, mais le débat est déjà ouvert.
On retient en tous cas le souci du théologien – celui du pape François pour les laïcs en général – de ne pas « cléricaliser » le « génie de la femme ».
Pour éviter l’amalgame et pour ne pas faire dire à l’histoire (et au passage au droit canon) ce qu’elle ne dit pas, rappelons le Canon de Nicée 19 : “Quant aux diaconesses, puisque assurément elles ne reçoivent pas l’imposition des mains, elles doivent être simplement comptées parmi les laïcs”.
Rappelons aussi que Diakonos, signifie serviteur, servante au féminin. Dans les premiers siècles de l’Eglise, on parlait des veuves, des vierges et même au début des prophétesses (surtout dans les courants hérétiques ). Rappelons-nous également ces grandes dames de l’aristocratie qui faisaient le choix de la vie ascétique et utilisaient leur fortune parfois immense en créant des monastères. Ces dernières n’avaient aucunement l’idée d’être diaconesses, c’est-à-dire “servantes”. Même Paule avec le rude Jérôme.
Voilà bien des anachronismes, signes d’une inculture qui nous fait bien du tort.