Le système de bicatégorisation hiérarchisée entre les sexes, énoncé par les promoteurs du genre, met le droit à l’épreuve. Est-il un simple instrument de domination entre les mains du pouvoir pour classifier les citoyens et déterminer les rôles de chacun dans la société ? Cette interrogation initiale en appelle d’autres sur les soubassements théoriques véhiculés par les études de genre. Les huit contributions réunies dans cet ouvrage explorent et discutent les divers fondements conceptuels du genre, ses vecteurs de diffusion et les controverses épistémologiques qu’il engendre. L’introduction progressive dans le domaine juridique d’un corpus intellectuel qui lui est initialement extérieur, que ce soit sous forme de normes, de mécanismes ou de simples critiques théoriques renouvelées, précède généralement la réception du genre dans le droit positif, international puis interne. Cet ouvrage tend à démontrer que l’analyse de la relation entre le droit et le genre se situe au carrefour des interrogations anthropologiques, philosophiques et sociologiques majeures de notre temps. Le genre apparaît dès lors comme un révélateur des mutations et des débats contemporains, touchant à la définition même du droit et de ses principes fondamentaux.
Colloque organisé par Joël Hautebert