Les 2, 3 et 4 mai, le calendrier liturgique de l’Eglise célébrait le temps des Rogations.
Ecoutons Dom Prosper Guéranger dans l’Année Liturgique
Aujourd’hui commence une série de trois jours consacrés à la pénitence. Cet incident inattendu paraît au premier abord une sorte d’anomalie dans le Temps pascal ; et néanmoins, quand on y réfléchit, on arrive à reconnaître que cette institution n’est pas sans une relation intime avec les jours auxquels elle se rapporte. Il est vrai que le Sauveur disait avant sa Passion que « durant le séjour de l’Epoux au milieu de nous, il ne serait pas temps de jeûner » ; mais ces dernières heures qui précèdent son départ pour le ciel n’ont-elles pas quelque chose de mélancolique ? et n’étions-nous pas portés tout naturellement hier à penser à la tristesse résignée et contenue qui oppresse le cœur de la divine Mère et celui des disciples, à la veille de perdre celui dont la présence était pour eux l’avant-goût des joies célestes ?
Il nous faut maintenant raconter comment et à quelle occasion le Cycle liturgique s’est complète, dans cette saison, par l’introduction de ces trois jours durant lesquels la sainte Eglise, toute radieuse qu’elle était des splendeurs de la Résurrection, semble vouloir tout à coup rétrograder jusqu’au deuil quadragésimal. L’Esprit-Saint, qui la dirige en toutes choses, a voulu qu’une simple Eglise des Gaules, un peu après le milieu du V° siècle, vît commencer dans son sein ce rite imposant qui s’étendit rapidement à toute la catholicité, dont il fut reçu comme un complément de la liturgie pascale.
La Procession des rogations au Séminaire Saint Pierre de Wigratzbad (FSSP).