Le pape François a donc salué le candidat à la primaire démocrate, Bernie Sanders. Selon le Vatican, aucune rencontre n’était prévue, pas même privée, informelle.
Elle a pourtant bien eu lieu. Les deux hommes se seraient croisés (fortuitement) à la maison Sainte Marthe où ils logeaient tous les deux. Voilà un “imprévu” qui n’aurait pas eu lieu si le pape occupait simplement ses appartements privés. Disparaître derrière la fonction pontificale comme le fit Benoît XVI, avait le mérite d’épouser la sagesse de siècles de pratique papale.
Le plus déroutant est la vive réaction du pape, comme “pris en défaut”. Sa réponse cinglante et bien peu charitable, en tout cas peu “pontificale”, sent la défensive.
« C’était une simple salutation. Rien de plus ».
Il aurait pu s’arrêter là et tout aurait été très bien, mais cette justification cinglante et déplacée laisse pantois
« Cela s’appelle de l’éducation, a dit le pape, et si quelqu’un pense que saluer quelqu’un revient à s’immiscer dans la politique, je lui recommande d’aller trouver un psychiatre. »
Le bon pape François n’en est pas à sa première phrase assassine, incontrôlée et bien peu respectueuse de ceux qui “ne pensent pas comme lui”. Les évêques mexicains s’en sont plaints, on s’en souvient.
On se rappelle aussi son énervement au Mexique.
Evidemment, Sanders, lui, renchérit et en fait un événement « c’était un véritable honneur » pour lui de rencontrer le pape François – « une des figures marquantes non seulement du monde actuel, mais de l’histoire mondiale moderne ».
Le candidat démocrate américain a exprimé au pape sa gratitude pour « le rôle incroyable qu’il effectue dans le monde pour affronter des thèmes tels que la nécessité d’une économie basée sur la morale, et non sur la cupidité ».
Le pape se défend de faire de la politique, mais ses diverses interventions laissent tout de même songeur sur le recul inhérent à la fonction du successeur de Pierre. Dans ce cas précis, le contraste entre son intervention contre Donald Trump et sa cordiale salutation au sénateur Sanders, laisse planer une ombre sur l’impartialité du souverain pontife.
Pierre Selas
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