Dans un court article, Radio Vatican, nous informe de la vitalité de l’Eglise de Singapour, tout en précisant que le catéchuménat n’est pas une simple formalité.
Dans le diocèse de Singapour, le chemin vers le baptême n’est pourtant pas une simple formalité. Les adultes doivent suivre un parcours catéchuménal de plus d’un an, le RCIA (Rite of Christian Initiation of Adults). Cela veut dire se retrouver une fois par semaine avec d’autres catéchumènes, encadrés par des laïcs formés et un prêtre. Chaque catéchumène est accompagné par un « sponsor », un catholique qui le suit pendant toute la formation. Il s’agit d’apprendre à connaître la Bible, se familiariser avec les enseignements et les traditions de l’Église catholique, le tout dans une atmosphère de prière, de réflexion et de discernement. Les catéchumènes se retrouvent aussi à la messe chaque week-end et quittent la cérémonie après l’homélie pour un partage d’Évangile. L’année est parsemée de rites, tels que celui de l’appel décisif, juste avant le baptême prévu à Pâques.
L’article, ni les chiffres qui nous sont donnés, ne précisent pas si ces catéchumènes deviennent des “messisants”, entendons, dans le jargon journalistique ambiant, des catholiques allant à la messe (presque) tous les dimanches. Il est donc difficile de faire une véritable comparaison des fruits entre ce catéchuménat et celui proposé en France.
Beaucoup de questions se sont posées sur la méthode choisie par l’épiscopat français. Certains la trouve trop longue, d’autres trop simpliste. L’air du temps en France est plutôt à ouvrir grand les portes de la facilité pour attirer, ou pour être plus exact pour ne pas repousser. La terreur des catéchistes et de l’Eglise en France est trop souvent d’apparaître comme un repoussoir. Pour éviter une telle image, de multiples fioritures sont proposées à la vente. Un habillage “cool” peut du reste être une bonne chose tant il est vrai qu’on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Mais édulcorer la foi ou négliger la formation fondamentale équivaut malheureusement à construire sur le sable et nous voyons bien que nombre de jeunes et moins jeunes désertent l’Eglise après les années obligatoires de catéchisme ou le temps de catéchuménat.
La formation proposée par l’Eglise de Singapour semble prendre en compte cet aspect essentiel de notre foi, nous devons, à l’appel de saint Pierre, être capables d’en rendre compte. Petit à petit, avec le baptême des enfants généralisé, l’Eglise a laissé de côté les méthodes catéchuménales des premiers chrétiens et l’intégration progressive à la communauté, après de longues catéchèses dont le but n’était autre que de pouvoir affirmer avec foi, conviction et raison, le Credo.
Quoiqu’il en soit, l’exemple singapourien montre que l’exigence paye. Ce n’est pas sans rappeler qu’aujourd’hui en France, les séminaires et communautés religieuses les plus nombreux sont précisément ceux qui tiennent cette exigence. Car ne nous y trompons pas et surtout ne trompons pas les catéchumènes, la vie chrétienne n’est pas un long fleuve tranquille. Comme le rappelle saint Ignace et les pères du désert, elle est un combat quotidien dont la rudesse lacère le corps mais dont l’amour embaume l’âme.