La Chambre des représentants du Congrès des ÉtatsUnis a adopté, lundi 14 mars au soir, la résolution dite HR 75, qui qualifie les violences commises par l’État islamique contre les chrétiens, et d’autres minorités ethniques ou religieuses, de génocide. La résolution a été votée à l’unanimité des députés présents: 393 oui, zéro non. Cette résolution, non partisane, avait été déposée sur le bureau de la chambre basse le 9 septembre 2015 par le député catholique républicain du Nebraska Jeff Fortenberry et la députée démocrate de Californie Anna Eshoo – d’origine assyrienne et catholique chaldéenne.
Au fil du temps, la résolution avait obtenu les cosignatures de 141 députés républicains et 62 députés démocrates… Certes, une telle résolution n’est pas contraignante pour l’exécutif, mais elle constitue une nouvelle pression sur un gouvernement toujours hésitant à utiliser le mot de génocide pour qualifier les violences de l’État islamique contre les chrétiens. Le secrétaire d’État John Kerry dispose depuis le 9 mars du rapport documenté de In Defense of Christians et des Chevaliers de Colomb, qu’il avait lui-même sollicité de leur part (cf. Christianophobie hebdo n° 61).
L’exécutif n’est plus désormais en mesure de tergiverser et il doit, conformément à la loi, proposer au Congrès une déclaration sur le génocide à la date butoir du jeudi 17 mars. Quels effets en attendre ? La reconnaissance du génocide des chrétiens d’Orient imposerait aux États-Unis l’obligation d’agir pour y mettre un terme et de contribuer à livrer les responsables de ce génocide devant les juridictions nationales et internationales. Dans sa Directive présidentielle n° 10 sur la sécurité intérieure (2011), Obama ne précisait-il pas: « Prévenir toutes atrocités de masse et tout génocide est d’un intérêt central pour notre sécurité nationale et une responsabilité morale centrale des États-Unis » ? Encore faudrait-il que les chré tiens soient compris dans cette déclaration sur le génocide qui, jusqu’à présent, ne semblait, pour l’exécutif, que s’appliquer aux Yézidis. Exclure les chrétiens d’une telle déclaration serait pour les États-Unis une marque de déshonneur et une insulte à la justice et à la vérité que l’on doit aux chrétiens d’Orient.
Daniel Hamiche
Source Christianophobie hebdo
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Il y a un problème quand même :
Certes, le Congrès américain n’a pas autorisé le président des Etats-Unis d’Amérique à définir avec la France et la Grande-Bretagne une intervention unilatérale – certainement contraire à la Charte des Nations Unies – en Syrie à la fin de l’été 2013 avec ces conditions que l’on connaît.
Mais enfin, il y a le reste. Que “Riposte catholique” me montre de façon évidente que le Congrès a mené une opposition efficace et connue du monde entier (les Etats-Unis ne sont pas inconnus dans le monde, il me semble ?) pour faire pièce à la politique étrangère américaine. Cette politique, avec Obama, n’a abouti qu’à menacer les communautés chrétiennes d’Orient dans leur existence même : alliance avec l’Arabie séoudite, soutien à “El Nosra” qui camouflait le prétendu “observatoire syrien des droits de l’homme”, etc….. une vraie catastrophe comme en Irak, entre 1991 et 2003.
Désolé pour vous, mais le déshonneur des Etats-Unis est déjà une réalité, face à la tragédie de ces chrétiens. Ne nous en rendez pas dupe par cet article !
Il est vrai que les Etats-Unis partagent ce ce déshonneur avec la France, laquelle a encore plus de manquements à se reprocher. L’actuel président de la République en est responsable, lui qui a “promu” son ancien ministre des affaires étrangères, (en bon énarque qu’il est resté, c’est-à-dire prétendant avoir toujours raison lorsque manifestement il s’est trompé) à la présidence du Conseil constitutionnel : quel bel Etat de droit !