« Fondamentalement le sacrement de la pénitence est une Réconciliation. Elle change notre situation spirituelle en nous réconciliant avec le Père. Elle transforme nos relations humaines en nous réconciliant avec l’Église, communauté de pécheurs pardonnés. ». Une chronique de Mgr Denis Jachiet, vicaire général du diocèse de Paris.
Il peut-être décourageant de venir se confesser seulement pour soulager sa conscience, se sentir en règle sans que cela ne semble changer quoi que ce soit dans ses choix et son comportement. Sans doute cette prise de conscience peut-elle être un réveil salutaire pour se demander en vérité : qu’est-ce que je peux attendre du sacrement de la réconciliation ?
Il est vrai que le point de départ de la démarche de pénitence est un manque, un certain mal être de ne pas se sentir, dans tel et tel domaine de sa vie, en adéquation avec son identité de chrétien. C’est l’attitude du fils prodigue de la parabole qui ayant le temps de réfléchir pendant qu’affamé il garde les porcs fait un retour sur lui-même. Il regrette ses choix, déplore sa situation et trouve la force de parcourir le chemin du retour en espérant simplement améliorer sa condition d’ouvrier agricole…
Oui, aller se confesser pour se sentir mieux avec sa conscience chrétienne peut être un point de départ… mais pas encore le fruit que Dieu veut accorder dans ce sacrement.
Lorsqu’il arrive vers son Père, le fils prodigue, humilié et amaigri, n’a pas le temps de présenter sa candidature d’ouvrier agricole. Voici que tout change pour lui à travers les dons de son Père : il bénéficie de l’abondance de mets d’un festin, de la liberté de déplacement d’une paire de sandales neuves, de l’autorité d’hériter d’une belle chevalière… Bref sa condition n’a plus rien à voir avec la précédente : d’esclave il est devenu non pas ouvrier salarié mais fils héritier reconnu et il ne s’en était même pas douté !
Demandons-nous si en allant nous confesser par étroite obligation de conscience, l’esprit obnubilé par les fautes à effacer, nous ne risquons pas d’oublier dans le confessionnal le plus important : un festin, une paire de sandales, une chevalière… et la joie d’être rétabli dans l’amour du Père pour ses enfants. Fondamentalement le sacrement de la pénitence est une Réconciliation. Elle change notre situation spirituelle en nous réconciliant avec le Père. Elle transforme nos relations humaines en nous réconciliant avec l’Église, communauté de pécheurs pardonnés. Elle renouvelle et éclaire le regard sur nos choix en nous réconciliant avec nous-même.
Oui je peux attendre de la confession beaucoup plus qu’une remise en règle. Si mon cœur s’ouvre, elle peut opérer en moi un renouvellement de tout mon être réconcilié et baigné dans la miséricorde du Père.