Dans un entretien surprenant de raccourcis Danièle Hervieu-Léger transpose à l’échelle mondiale ce qu’elle croit observer dans l’espace géographique national.
“Le monde religieux est désormais extraordinairement diversifié, avec des concurrences. Le fait nouveau, c’est qu’il n’y a plus que des minorités religieuses”
La sociologue oublie de prendre en compte les nombreuses conversions au catholicisme et au protestantisme, du reste, dans nombre de pays (les considère-t-elle comme arriérés?). Elle fait l’impasse sur le phénomène religieux islamique loin d’être une minorité à l’échelle mondiale.
Il appartient aux catholiques, même minoritaires, de ne pas se laisser enfermer comme minorité
En revanche, elle constate
“On a tendance à mettre le terme laïcité à toutes les sauces. On l’utilise, de manière un peu vague, pour désigner la séparation entre le religieux et le politique dans les sociétés occidentales. Or, c’est un concept difficilement transposable au-delà des frontières françaises”, déclare encore Danièle Hervieu-Léger.
“C’est dans la fracture entre la France royaliste et catholique avec celle issue de la Révolution que s’est construite cette séparation entre les institutions religieuses et l’Etat, comme une solution de compromis”, ajoute-t-elle, précisant qu’il convient plutôt de parler de “laïcisation” des sociétés occidentales.
La laïcité à la française est probablement avant tout une défiance vis-à-vis des catholiques en passe de devenir une peur de l’Islam.
Aussi la solution qu’elle préconise est-elle vraiment adaptée ?
“L’un des piliers de la laïcité, c’est que l’Etat remet aux autorités religieuses le soin de faire leur police interne, à condition qu’elles aient des institutions d’autorité”, souligne Danièle Hervieu-Léger. “C’est exactement le problème de l’islam, d’où l’obsession en France de construire un Conseil du culte musulman afin d’avoir un interlocuteur”, précise-t-elle.