La charte de la laïcité passe plus ou moins inaperçue dans les hôpitaux. Le personnel semble combiner convictions personnelles des patients, “valeurs de la laïcité”, convictions des soignants et pragmatisme.
Cependant à la lecture de cet article du monde, on ressent davantage une impression syncrétique visant à “éviter” les clashs avec l’Islam. Comme dans le milieu de l’entreprise, réputé “neutre” et non laïc, il s’agit de donner une réponse générale à toutes les pratiques religieuses pour ne pas affronter la difficulté réelle des demandes musulmanes, tout en tâchant de respecter chaque personne. Équilibre difficile auquel le journaliste du Monde donne une tonalité qui semble trop irénique pour être crédible.
La situation n’est sans doute pas si simple si l’on en juge par la nécessité de produire un guide pratique pour résoudre les conflits.
Des patientes qui refusent l’entrée d’un homme dans leur chambre. Des femmes qui souhaitent accoucher en burqa en dépit des règles d’hygiènes de base. D’autres refusant de tirer leur lait le jour du shabbat. Des malades catholiques refusant les traitements analgésiques. Ou des témoins de Jéhovah s’opposant à toute transfusion sanguine. A croire les infirmiers, réunis en salon la semaine dernière à la Porte de Versailles, la liste des cas de refus de soins pour des questions religieuses est aussi longue qu’un couloir d’hôpital. (source 20 minutes)
“Plus d’amalgames, plus de crispations.” « Il n’y a pas de chiffre sur le sujet mais les histoires remontent beaucoup plus vers nous aujourd’hui », témoigne Nicolas Cadene, rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité, bien conscient du problème.
Qu’en pense le personnel de santé chrétien ?
Photo Une infirmière et une patiente de l’hôpital de Chalon-sur-Saône, le 8 février 2016. CLAIRE JACHYMIAK POUR “LE MONDE”