La nomination du successeur du cardinal Cañizares au poste hautement symbolique de préfet du Culte divin et des Sacrements aura provoqué bien des rumeurs et des inquiétudes. La question du remplacement du cardinal Cañizares se posait depuis que son départ pour l’Espagne, qu’il avait demandée dès la fin du conclave au nouveau pape, est devenu certain, c’est-à-dire depuis six mois. C’est Cañizares lui-même qui avait suggéré le nom de Sarah, pour assurer une continuité à la tête du dicastère. La lutte des influences a dû être très âpre, car le cardinal Maradiaga qui assure la direction du conseil des cardinaux (8, puis 9) nommé pour réfléchir à la réforme de la Curie, s’y est opposé avec une grande véhémence. Le limogeage des deux sous-secrétaires ratzinguériens de la Congrégation, Mgr Ferrer et le P. Ward, ce dernier véritable pivot du dicastère, pouvait laisser penser que Maradiaga l’emportait et que le vieux bugninien, Piero Marini, allait faire sa réapparition sur le devant de la scène comme préfet. Ou bien que la nomination d’un prélat classique (Sarah, ou à défaut le cardinal Koch, Président du Conseil pour l’Unité des chrétiens) serait ainsi « compensée » par le fait que les cadres « progressistes » de la Congrégation (Roche, le secrétaire, Maggioni, le nouveau sous-secrétaire), pourraient surveiller et gêner les agissements du nouveau préfet (voir notre article du 9 novembre). C’est cette seconde option qui a été choisie. Comme si le pape, dans le domaine ultra sensible de la liturgie – auquel, pour sa part, il n’accorde aucun intérêt – avait voulu paralyser tant les novateurs que les conservateurs. Il n’empêche. Robert Sarah, un homme très modéré et tempéré, est déjà notoirement un de ces hommes – comment dire ? – auxquels on pense pour l’avenir.
Le cardinal SARAH est guinéen ; aux journées Diaconia de Lourdes en 2013 il a fait un sermon d’une grande qualité (il a eu la bonté de m’en envoyer le texte).
Lors de la messe, qu’il présidait, une grande partie de l’assemblée a enchaîné après la récitation du Notre Père directement la doxologie “car c’est à Toi…” ; sans se démonter, le cardinal a repris “Délivre-nous de tout mal…” et donc la doxologie a été dite à sa place. C’est un homme à l’