La revue d’extrême-gauche Golias publie la lettre ouverte d’un abonné qui, sur un ton scrogneu-gneu, se plaint à Mgr Laurent Percerou, pourtant peu connu pour sympathiser avec le traditionalisme, que le cardinal Sarah ose venir s’exprimer à La Baule. C’est ainsi que l’on apprend que le cardinal célèbrera la messe de 10h30 le dimanche 17 décembre.
Suite à ce récriminations, le curé a répondu publiquement :
1. Le cardinal Sarah n’est-il pas un opposant systématique au pape ? l’invité ne serait-il pas antipapiste ?
Non, le cardinal n’est pas un opposant au pape ; il a été pendant des années l’équivalent de son ministre au Vatican (chargé de la liturgie) et quand il a déposé sa démission pour limite d’âge, le pape lui-même lui a demandé de rester de longs mois de plus, signe de sa confiance.
2. Le cardinal a publié un livre sur le célibat des prêtres en opposition à la démarche du pape lors du synode pour l’Amazonie. Voilà de l’opposition et même une attitude déloyale…
Cela n’est qu’une affaire médiatique. La publication est préfacée du pape Benoit XVI qui s’était ému qu’on ose penser qu’il écrivait contre son successeur… Quant au pape François, il a dit lui-même, citant Saint Paul VI ; « Je préférais donner ma vie que de revenir sur la règle du célibat sacerdotal » ! Il n’y a donc pas de polémique, ils sont d’accord !
3. Le cardinal est opposé à Vatican II et il prône un retour à l’esprit du concile Vatican I, voire du concile de Trente (16 ème siècle). Il refuse la liturgie actuelle.
C’est encore faux : il a été, au contraire, le préfet de la Congrégation pour le culte divin qui promeut précisément la liturgie actuelle pour qu’elle soit la mieux célébrée. La critique vient de ce qu’il a encouragé les prêtres à se tourner vers l’Orient pour le moment de la prière eucharistique, ce qui est une possibilité exprimée dans le missel ou qu’il encourage à célébrer en latin, ce qui est clairement écrit dans le texte sur la liturgie du concile Vatican II. Notez enfin qu’il est né en 1945, ce qui signifie qu’il avait 12 ans quand le concile a été convoqué, 17 ans quand il s’est ouvert et 20 ans, quand il s’est fermé. Il a donc fait l’essentiel de son séminaire après le concile, a été ordonné bien après… C’est un homme de la génération Vatican II.
Bravo à ce courageux curé qui ne se laisse pas démonter.
Mais le plus important n’est pas là. A la fin de sa lettre, le lecteur de Golias écrit :
ce matin, je sors de l’Eglise Ste Thérèse où j’ai participé à la messe du 8 décembre : nous étions environ une soixantaine de fidèles, une cinquantaine de femmes et une dizaine d’hommes ; moyenne d’âge probablement vers les 85 ans (j’en ai 88).
Tout est dit : cette génération passe.