Une étude menée par l’institut américain Pew Research Center, spécialisé dans les études socio-religieuses, vient donner un énième coup d’alarme sur la situation du catholicisme en Amérique Centrale. Sur 84% de sondés disant avoir été éduqués dans la foi catholique seuls 69% continuent de se considérer catholiques. Chaque pays du continent a vu, en moyenne, sa population catholique décroître en 25%. La plupart de ceux qui abandonnent le catholicisme se tournent vers les mouvements évangéliques et pentecôtistes, des tendances protestantes conservatrices et charismatiques qui voient leurs statistiques exploser depuis quelques dizaines d’années. Le Brésil, pays détenant la plus grande population catholique au monde, ne sera plus catholique en majorité à l’horizon 2030. Cette désaffection massive ne peut même pas se justifier par le « rejet des positions rétrogrades » de l’Église, puisque les protestants de ces pays sont bien plus fermement opposés au mariage homosexuel, par exemple, que les catholiques. Une conclusion s’impose : à force de détourner la foi catholique au profit d’idéologies humaines et de vider la liturgie romaine de son sens, comme c’est devenu pratique courante sur ce continent, les prêtres catholiques ont fait fuir des fidèles qui trouvent refuge dans des courants protestants où les célébrations ne font pas semblant d’être le dialogue de la terre et du ciel, et où la théologie ne cherche pas à se mélanger avec des problématiques politiques du siècle passé. Et c’est ainsi que l’on détruit l’Église catholique, tout en affirmant que c’est pour son bien qu’on lui impose de telles mutations.
Pour approfondir (site anglophone) : http://www.pewforum.org/2014/11/13/religion-in-latin-america/