Le rappel de la revue Nova Vetera (l’article mérite d’être lu), la défense de la doctrine classique de l’Église par le cardinal MÜLLER (La Croix, 31 juillet 2014), mais aussi l’annonce d’un ouvrage signé par cinq cardinaux (voir aussi le lien suivant) sont autant de signes d’un salutaire réveil pour la défense de l’une des positions traditionnelles de l’Église. Certes, une telle ligne se heurte à des incompréhensions. Mais cela pèse quand même dans le débat ecclésial. Mieux : de telles attitudes démontrent qu’il existe un souci défendre la foi et la morale dans différents milieux ecclésiaux. Ces différentes réactions, pas coordonnées mais concordantes, témoignent clairement d’un malaise face à la légèreté par laquelle on considère la doctrine traditionnelle (cf. l’intervention du cardinal KASPER au dernier consistoire). Autre aspect à souligner : la miséricorde revendiquée par les propositions « accommodantes » découlent d’une conception erronée de Dieu. Pour le cardinal MÜLLER, il y a une « référence erronée à la miséricorde (qui) comporte le risque grave de banaliser l’image de Dieu, en donnant à penser que Dieu ne serait pas libre, mais qu’il serait obligé de nous pardonner » (La Croix, préc.). Au fond, c’est bien un risque d’immanentisme qui se profile : Dieu n’est plus distinct du monde et des créatures. On connaît le souci de l’actuel préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi face à cette déviation. De même, il y aurait, paradoxalement, dans ce « pardon obligatoire » une forme de kénose. Dieu s’abaisserait non pour pardonner le péché, mais pour le justifier, renonçant alors à sa perfection (à cet égard, on peut aussi se rappeler les propos du cardinal MÜLLER qui datent du 23 octobre 2013: « au mystère de Dieu appartiennent, outre la miséricorde, également sa sainteté et sa justice. Si l’on occulte ces attributs de Dieu et que l’on ne prend pas au sérieux la réalité du péché, on ne peut finalement pas non plus communiquer sa miséricorde aux hommes. Jésus a rencontré la femme adultère avec une grande compassion, mais il lui a aussi dit : « Va, ne pèche plus » (Jn 8, 11). La miséricorde de Dieu n’est pas une dispense des commandements de Dieu et des instructions de l’Église. Elle accorde plutôt la force de la grâce pour leur accomplissement, pour se relever après la chute et pour une vie de perfection à l’image du Père céleste. ») On ne peut que se réjouir de ces positions visant à éviter les contresens tant sur le pardon que sur la communion eucharistique, laquelle ne saurait être un rite mondain (cet aspect mériterait d’être approfondi, car la banalisation des communions eucharistiques dans des conditions douteuses interroge encore assez peu la hiérarchie ecclésiale). On espère que ces interventions donneront une image plus sereine de l’attachement à la doctrine catholique. Il y a quelques décennies, PIE XII parlait de la nécessité d’une « opinion catholique » dans l’Église. Assisterait-on à son réveil ?
bravo pour ce rappel à Pie XII, qui mériterait, pour le sujet que vous traitez et pour bien d’autres, d’être réhabilité… au Vatican pour commencer.
Merci pour votre article très bien rédigé et présenté.
ardonneur. C’est bien là, le drame de l’humanisme athée dans sa recherche effrénée d’hédonisme, qui à travers le relativisme, nie Dieu pour nier la « faute » notion insupportable dans la quête narcissique de toute puissance infantile.
Mais la « faute » n’est pas évacuable du psychisme et rejetant un Dieu de pardon, on ouvre la porte à toutes les tyrannies totalitaires, qui réintroduisent une loi d’airain.
Shlomo
Sorry une partie manque. la voilà:
Le pardon suppose la reconnaissance d’une FAUTE, tant par le pardonné que par le pardonneur. C’est bien là, le drame de l’humanisme athée dans sa recherche effrénée d’hédonisme, qui à travers le relativisme, nie Dieu pour nier la « faute » notion insupportable dans la quête narcissique de toute puissance infantile.
Mais la « faute » n’est pas évacuable du psychisme, et rejetant un Dieu de pardon, on ouvre la porte à toutes les tyrannies totalitaires, qui réintroduisent une loi d’airain.
Shlomo
Si le mariage n’est pas valide il doit être reconnu nul.
Si le mariage est valide il ne saurait être annulé.
S’il y a doute ou questionnement, la réponse doit être donnée dans les plus brefs délais. Rien n’est pire que de laisser une personne dans le flou ou l’incertitude.
Si l’on veut ne pas laisser traîner les questions, un pré-examen par une instance diocésaine qui ferait un premier tri concernant la validité d’une requête, avant de transmettre aux instances romaines, pourrait peut-être, être une solution.