Alors que la troisième série de réunions de travail du Pape François avec le conseil des cardinaux chargé de mener la réforme de la Curie est entamée, le président de l’Institut pour les Œuvres de Religion (I.O.R.) a fait une déclaration sensationnelle au journal espagnol La Nacion, le 16 février dernier. « C’est un moment crucial alors que nous attendons la décision du Pape. J’ignore ce qu’il va advenir, je ne peux pas spéculer sur la nature de la décision que prendra le Saint-Père », a déclaré Ernst von Freyberg.
Les réformes économiques du Saint-Siège sont au cœur de la réunion du conseil des cardinaux. La sortie inhabituelle du président de l’I.O.R. témoigne de la fébrilité qu’elle provoque au sein de la Curie romaine. Une autre commission de supervision de la banque vaticane, également instituée par le Pape François, rendra un rapport sur la réforme de l’institution. Comme nous nous en faisions l’écho, cette commission, présidée par le cardinal Farina devrait être dissoute après la remise de ce rapport.
Ernst von Freyberg a été nommé il y a un an par le Pape Benoît XVI. Succédant à Ettore Gotti Tedeschi, il a mis en œuvre une revue complète des comptes de l’I.O.R., confiée au groupe de conseil financier Promontory. Toutefois, les résultats sont lents à paraître, et témoignent de l’ampleur de la tâche et des résistances qui existent encore à ce jour.
Le Pape François, de retour de Rio de Janeiro, avait lui-même évoqué une fermeture de la banque du Vatican, qui aurait également pu être transformée en « banque éthique ». Le Saint-Père prendra probablement une décision après avoir consulté les cardinaux et pris connaissance des rapports produits.