Entre 350 et 400 personnes ont participé à cette procession samedi dernier (photos). “Retour remarqué” (La Meuse), “succès” (La Dernière Heure), “joli succès” (La Libre), la presse belge n’est pas en reste. Seule ombre au tableau, les propos de Mgr Jousten, l’évêque de Liège. Pour mieux comprendre, voici, retranscrit par écrit, le reportage de RTC Télé Liège diffusé au JT du samedi 5 juin 2010. Attention, la réaction de l’évêque est complètement délirante !
Journaliste : Madame, Monsieur, bonsoir. Après une trentaine d’années d’absence, la Fête-Dieu a refait son apparition cet après-midi dans les rues de Liège. Célébrée pour la première fois en 1251, et tombée en désuétude dans les années 1970, la procession renaît aujourd’hui. Cette initiative de jeunes catholiques issus de milieux traditionnalistes a susciter quelques discussions du côté des catholiques.
La procession de la Fête-Dieu trouve son origine dans les visions d’une religieuse : sainte Julienne de Cornillon. Début 1200, elle a des visions d’une lune barrée d’une bande noire, et y voit la révélation de l’absence dans le calendrier liturgique d’une fête célébrant l’eucharistie.
La Fête-Dieu est instaurée officiellement par l’évêque de Liège en 1246. Elle tombera en désuétude dans les années 1970. Le Comité de la Lune Barrée, groupement privé, a aujourd’hui décidé de restaurer la tradition.
Jean Hermesse, anthropologie, professeur de religion et organisateur : C’est un moment donné pouvoir dire : on est catholique, on n’est pas gêné de le dire, et même de paraître devant tout le monde sur la voie publique, comme étant catholique.
Journaliste : Si l’archevêque de Belgique, Mgr Léonard, était pour l’occasion représenté par son secrétaire, une absence est remarquée, celle de l’évêque de Liège. Elle traduit les réserves émises par l’évêché. Monsieur (sic !) Jousten déplorant le peu de concertation entre les autorités religieuses et le comité organisateur. Il regrette en outre, surtout, un manque de dialogue sur le fond.
Mgr Jousten : Je me demande simplement si on a assez réfléchi à la signification que pourrait avoir une telle procession. Est-ce que c’est une procession qui exprime notre foi, ou bien est-ce que nous voulons manifester devant d’autres quelle est notre foi ? Alors, pour moi, la signification d’une procession est d’abord une profession de foi des chrétiens, entre chrétiens.
Journaliste : C’est donc, pour l’évêque, le sens premier et unique de toute procession, et c’est bien là que repose le problème de fond : pour le comité organisateur, la démarche semble comporter une signification supplémentaire.
Jean Hermesse : …entre chrétiens, vouloir aussi montrer : voilà ce que nous croyons, et tout simplement dire aux autres, sans imposition quelconque, mais voilà aussi quelle est notre foi. Ca peut paraître être une folie, mais nous, on considère que c’est une belle folie.
Journaliste : C’est une publicité de la religion catholique ? Finalement, on peut dire ça comme ça ?
Jean Hermesse : C’est une publicité, oui, mais comme, finalement, ça l’a toujours été à travers les siècles, à travers des processions, mais aussi à travers d’autres manifestations extérieures de la foi.
Journaliste : Au sein des milieux catholiques, les conservateurs applaudissent l’initiative. L’évêque de Liège, lui, est partagé.
Mgr Jousten : La question que je me pose, c’est précisément de savoir quel peut être l’impact d’une telle procession sur la population, qui voit défiler des chrétiens.
Journaliste : Et cette question illustre bien la présence de différents courants au sein des milieux catholiques, entre volonté de clamer sa foi, de restaurer les traditions, et un pendant plus progressiste, pas sûr que devant le Saint-Sacrement toutes les différences soient aujourd’hui effacées.
Arthur Leroy