Une messe du chemin néo-catéchuménal
Le chemin néo-catéchuménal fait partie des communautés nouvelles dites charismatiques qui ont connu un fort développement au cours des dernières décennies. Fondé par Kiko Argüello et Carmen Hernandez, celui-ci présente la particularité de prendre beaucoup de libertés en matière liturgique. On pourra citer ainsi deux spécificités contenues dans les statuts de 2008 comme le fait de déplacer ce qu’il est convenu d’appeler le « rite de la paix » dans le missel de Paul VI après la Prière universelle ; mais aussi et surtout le fait de recevoir la communion sous les deux espèces en restant debout à sa place. Les fidèles sont alors assis tout autour de la table qui doit plus ressembler à une table de banquet qu’à un autel, ce qui fait oublier la dimension sacrificielle de la messe, au profit de la convivialité d’un repas entre bons amis. Le pain est azyme : il est donc rompu par le prêtre, ce qui ne peut manquer de faire de nombreuses miettes. Ensuite, les personnes se passent le calice contenant le sang du Christ et y communient les uns après les autres. Les saintes espèces sont donc pour ainsi dire « promenées ».
Autant dire que les normes liturgiques ne sont absolument pas respectées. À la Curie, l’opposition a été vive. Citons le cardinal Arinze, ancien préfet de la Congrégation pour le Culte divin, ou encore le cardinal-archevêque de Berlin Rainer Maria Woelki qui avait rédigé une note pour le Pape Benoît XVI. Le 26 mars 2012, un premier examen ordonné par le Souverain Pontife avait été réalisé au palais du Saint-Office : le résultat avait été une dure critique de la créativité liturgique des fondateurs du Chemin néo-catéchuménal. Mais le 3 septembre dernier, le Pape François a mis fin à l’examen entrepris par la Congrégation pour la Doctrine de la foi.
Peu soucieux de réprimer les abus liturgiques, François a été jusqu’à déclarer que « le travail de la réforme liturgique a été un service au peuple en tant que relecture de l’Évangile à partir d’une situation historique concrète ». Une phrase qui aurait pu faire bondir son prédécesseur … Pourtant, lors de l’audience accordée à Kiko Argüello et Carmen Hernandez le 1er février, le Pape François a fait une déclaration qui n’est pas passée inaperçue. Elle peut signifier en effet que les instances compétentes de la Curie n’ont pas renoncé à mettre fin aux abus liturgiques. Plus certainement, elle signifie aussi que le Vatican est inquiet du relatif renfermement des néo-catéchumènes qui suivent une démarche qui va à l’encontre de la tradition et des usages en vigueur dans l’Église.
« Cela signifie se mettre à l’écoute de la vie des Eglises dans lesquelles vos responsables vous envoient, à en valoriser les richesses, à souffrir de ses faiblesses si besoin, et à marcher ensemble, comme unique troupeau, sous la conduite des pasteurs des Eglises locales. La communion est essentielle: il vaut parfois mieux renoncer à vivre dans tous ses détails ce que votre itinéraire exigerait, afin de garantir l’unité entre les frères qui forment l’unique communauté ecclésiale dont vous devez toujours vous sentir membres. »
De là à ce que l’examen du Saint-Office reprenne, il n’est rien de moins sûr. Mais la déclaration traduit au moins l’inquiétude du Vatican et des évêques de voir se développer dans ces communautés une espèce de contre-Eglise.
[[ADDENDUM : Un lecteur nous a fait remarquer une erreur dans notre article. Après vérification, nous la corrigerons bien volontiers. Si les fidèles communient bien à leur place, en revanche, le calice ne circule pas de main en main. C’est bien le prêtre qui l’apporte.]]
Il est grand temps de réagir aux abus dans la liturgie, et SS Francois doit absolument intervenir à ce sujet. Dans ma région, de nombreux prêtres commettent de tels abus inacceptables…
Il y a peu, un curé de paroisse faisait passer de banc en banc les hosties consacrées…Scandaleux !
Il est temps de revenir à la Messe de Saint Pie V ,plus que temps .Les sectes prétendument charismatiques pullulent comme les asticots sur un cadavre.
Mon sentiment est qu’il faut rejeter toutes ces aventures,ou transparaît une très forte influence mondaine dangereuse , pour le maintient et l’affirmation de l’immense gravité du saint sacrifice de la messe !
Tout dans la liturgie , doit insister sur la profondeur de la grandeur de Dieu, la réalité de l’épouvantable tragédie renouvelée de l’atroce passion, en face de laquelle notre indignité de lamentables pécheurs , est absolument colossale !
Tout dans la liturgie doit rappeler à chaque instant, la nécessaire humilité de la condition humaine, qui accède à la communion de manière imméritée, par un élan de charité divine incroyable et surnaturel!
C’est la raison pour laquelle nous devons préconiser le enveloppement de la messe tridentine , pour justement barrer la route, à des pratiques ou la sensibilité humaine dévoyée , se trouve dangereusement mise en avant !
Ce type de célébration pourrait être admis, si l’on évacuait la présence charnelle du Seigneur! comme dans le cas d’un service protestant, mais non pas dans le cadre d’une vraie messe , ou l’atmosphère de restaurant communautaire , est évidemment intolérable !
Prions donc pour que la curie romaine retrouve la sagesse de proscrire tous ces débordements tellement dangereux !
Ce que je vois sur la photo ne me choque pas vraiment… Les prêtres sont dignes et correctement vêtus ! Le célébrant semblent être à son sujet aidé par un grand clerc !!! Pas si fréquent dans nos paroisses… Le pain ne me semble pas être azyme mais bien “d’ange”… C’est pas mon style mais j’ai du mal à juger une telle assemblée…
Contre- Eglise? Parce qu’ils communient à leur place? N’ est-ce pas ainsi que notre Seigneur a institué l’Eucharistie?
“Les saintes espèces sont donc pour ainsi dire « promenées »”Ne le sont-elles pas toujours? Le prêtre ne va-t-il pas toujours vers les fidèles, même si ceux-ci se sont avancés?
Ne faisons pas de pharisianisme en nous souciant plus de l’extérieur de la coupe que de l’intérieur. L’essentiel n’est-il pas de communier réellement au Corps du Christ et de devenir, fraternellement, en Eglise, membres de ce Corps?
La présence réelle de Notre Seigneur Jésus-Christ doit être au centre de cette réflexion : une liturgie qui la nierait ou la mettrait en miettes (dans tous les sens du terme) est à bannir. Et le Sacrifice de Jésus, auquel nous sommes conviés à nous associer, à nous laisser offrir en oblation nous aussi, doit nous amener là : à genoux, physiquement pour ceux qui peuvent, spirituellement pour tous, nous laissant nourrir par le Christ, en l’occurrence celui qui le représente vraiment, le prêtre !