Le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a envoyé un message de vœux à l’occasion du mois de ramadan que les musulmans du monde entier fêtent ces jours-ci. Intitulé « chrétiens et musulmans, bénéficiaires de la miséricorde divine », ce message, signé par le cardinal Jean-Louis Tauran, président du dicastère et Mgr Ayuso Guixot, secrétaire, rappelle les liens spirituels qui unissent les croyants des deux religions. « Aussi bien le christianisme que l’islam, nous le savons tous, croient en un Dieu Miséricordieux qui montre Sa miséricorde et Sa compassion envers toutes ses créatures, en particulier envers la famille humaine » écrit le cardinal Tauran. Il souligne aussi que le pèlerinage effectués aux lieux saints de l’islam est « sûrement une occasion privilégiée de faire l’expérience de cette miséricorde de Dieu. »
C’est ce que nous apprend Radio Vatican qui donne l’intégralité du message.
Souhaiter un bon ramadan à des croyants sincères et pieux est une main tendue que le Christ ne peut pas renier, Lui qui envoie ses apôtres faire des disciples aux quatre coins du monde. Chercher les points communs qui peuvent permettre d’avancer dans un dialogue évangélisateur aux fruits de conversion multiples est probablement le meilleur chemin pour parvenir à une conversion du cœur et non à une soumission forcée à la foi au Dieu Trinitaire.
Malheureusement, les intentions louables de ce message entretiennent tristement la confusion.
“Aussi bien le christianisme que l’islam, nous le savons tous, croient en un Dieu Miséricordieux”. C’est vrai, mais le texte pourrait laisser croire, comme nombres de chrétiens le pensent, qu’il s’agit du même Dieu. Ce qui est faux, redisons-le. Le dieu de l’Islam n’est pas le Dieu des chrétiens et sa miséricorde ne répond pas à la même définition. La miséricorde du dieu de Mahomet est une surabondance de sa puissance qui pardonne. Ce n’est en rien une surabondance amoureuse d’un cœur qui déborde de compassion paternelle.
En outre, il est inexacte d’affirmer que la miséricorde du dieu musulman s’étend à toutes les créatures. Le dieu de l’Islam est communautaire et bénit ses adeptes. Du reste, le musulman est en effet appelé à la charité, mais envers les siens. Outre le Coran, il suffit de lire le merveilleux récit de René Caillé, à la découverte de Tombouctou, pour en être assuré.
Pointer les points communs entre l’Islam et le christianisme, certes, mais encore faut-il décrypter avant le sens des mots. L’amour n’est pas un des noms du dieu de Mahomet. Or la miséricorde sans l’amour est de la condescendance du puissant, au mieux de la pitié.
Il est regrettable qu’à un si haut niveau de l’Eglise, se soit perdu le sens des mots, inséparable, comme n’a cessé de la rappeler Benoît XVI, à la quête de la vérité.