Le site Aléteia publie un article non signé relevant les innombrables réactions offusquées des chrétiens d’Orient après le “geste prophétique” du Saint-Père ramenant à son bord non des musulmans, mais surtout que des Musulmans.
Certes, l’argument répété voulant que le pape “voit plus loin que nous” peut s’entendre. Admettons qu’il reçoive les grâces de sa fonction et que, de notre pré carré, nous ne voyons pas très clair. Néanmoins, ce totalitarisme d’un nouveau genre qui voudrait que, parce qu’il est pape, nous soyons dispensés de nous exprimer ne me semble guère adapté à la liberté des enfants de Dieu, ni au respect que chacun doit à sa propre conscience. L’Eglise n’est pas une démocratie et c’est heureux, car la foi ne se décide pas à la majorité des scrutins, elle se reçoit de l’Ecriture qui est loin d’être si simple que cela à décrypter. Les théologiens en herbe et savants improvisés seraient bien heureux de s’en souvenir.
Mais depuis son confortable fauteuil, faire la morale aux chrétiens d’Orient choqués de ce geste qui, s’il est prophétique ne l’est visiblement pas assez puisqu’il demeure incompris, là nous frôlons l’indécence. Envoyer en pleine figure de ces chrétiens qui attendent beaucoup de leur pasteur et ont pu, à tort ou à raison, être déçus, un cinglant “passe derrière moi Satan” est d’une outrecuidance violente.
Se remettre en cause parce nous ne comprenons pas un geste du pape ne peut qu’être une bonne chose pour dépoussiérer tant nos certitudes que nos sécurités. Mais se remettre en cause ne signifie pas perdre l’esprit critique et rester attentif à sa conscience. Que le Saint Père puisse avoir bien fait ou avoir posé un malencontreux faux pas n’est finalement que secondaire à mon propos. Qu’on interdise à des fidèles catholiques de faire état de leur doute, de leur désarrois, sous prétexte que le pape est pape, est une pente totalitariste dangereuse et fondamentalement anti chrétienne. La foi est une adhésion de la raison, de l’intelligence et du cœur, pas un totalitarisme extérieur.
Le Chrétien est tenu, pour se reconnaître tel, d’adhérer sans réserve aux dogmes de la foi catholique, mais en aucune façon de courber l’échine face au clergé. Rappelons que la religion du soumis c’est l’Islam qui en porte le nom.