Le maire de Lorette assume une décision contre vents et marées médiatiques et récupérations politiques.
Quelle est donc cette décision qui a ému ce week-end la France entière ? Un simple rappelle à la loi. Les nuisances sonores passées une certaine heure sont du tapage nocturne.
En France, les nuits où faire la fête et du bruit sont permises demeurent peu nombreuses et strictement encadrées. Un voisin qui pend sa crémaillère, qui fête son anniversaire, peut faire occasionnellement du bruit s’il a la courtoisie d’en informer ses voisins. Mais au-delà, chacun sait combien il est nerveusement éprouvant de subir les frasques nocturnes des fêtes voisines.
Quiconque a habité non loin de lieux où l’on se réunit pour le Ramadan sait que, souvent, ce n’est pas des plus discrets. Et comme cela dure un mois continu, il est aisé de comprendre qu’un maire puisse anticiper les plaintes de ses administrés.
Que l’affichage public puisse passer pour une provocation et une stigmatisation peut en effet se concevoir et les catholiques n’auraient pas aimé se voir ainsi brocarder sur un affichage public.
Et je comprends que ce procédé puisse être maladroit. Néanmoins, nous ne savons si le maire (les maires puisque le maire de Lorette n’est pas un cas isolé) n’ont pas déjà prévenu, en vain, les musulmans pratiquant le Ramadan dans sa ville.
En revanche, que le chœur des vierges effarouchées de gauche toutes tendances confondues qui s’exprime sans réfléchir, donne un blanc-seing aux festivités du Ramadan, oubliant que le tapage nocturne demeure sous le coup de la loi, est une savonnette dangereuse sur la planche déjà bien humide de l’islamophobie. Parce que ce serait l’Islam, il serait impossible de faire respecter une loi simple et commune à tous ? Que je sache, il n’y a pas un décret dispensant le Ramadan, pas plus que la Veillée pascale, de respecter le sommeil du voisinage.
Si ce brouhaha médiatique l’emporte ce sera un précédent et il sera de plus en plus difficile de dire des choses simples et des civilités banales face à l’Islam, tout comme nous ne pouvons plus nous exprimer librement sur l’homosexualité.