Ce samedi 27 avril à Arlington (Virginie), dans le cadre de la Wilberforce Weekend Conference organisée par des chrétiens évangélistes des États-Unis, le cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York et président de la Conférence épiscopale américaine, recevra le prix annuel William Wilberforce Award décerné par le Chuck Colson Center for Christian Worldview, une récompense instituée en 1988 et qui se propose d’honorer une personnalité qui a agi de manière significative, remarquable et conséquente afin de manifester l’importance du témoignage des valeurs chrétiennes dans le monde d’aujourd’hui.
Cette distinction que va recevoir le cardinal Dolan de la part d’évangélistes dont, par ailleurs, les relations avec les catholiques dans le monde ne sont pas toujours au beau fixe, est significative de ce que j’ai souvent écrit ici ou dit ailleurs : l’Église catholique avec sa doctrine ferme et pérenne est une boussole qui indique le bon chemin aux autres chrétiens, aux autres croyants et aux hommes de bonne volonté, et fédératrice d’énergie et de mobilisation. Quel changement paradigmatique si l’on veut bien se rappeler les persécutions que subit la jeune Église catholique aux États-Unis de la part des différentes dénominations protestantes depuis la fin du XVIIIe siècle et jusqu’à une date récente…
C’est, évidemment, la position ferme et imparable du cardinal Dolan sur la grave atteinte à la liberté religieuse et à la liberté de conscience que porte en soi le décret fédéral (HHS Mandate) pris en application de l’ObamaCare, au début de l’an passé, qu’entendent récompenser les évangélistes et ce qui justifie la remise de ce prix. Le Dr. Timothy George, pasteur baptiste – traditionnellement parmi les plus virulents anticatholiques parmi les protestants américains ! –, président du Chuck Colson Center for Christian Worldview et doyen de la Beeson Divinity School (Samford University de Birmingham, Alabama), a confié le 16 avril à Catholic News Agency les raisons du choix du cardinal Dolan pour être le récipiendaire du prix de cette année :

« Je me sens, comme beaucoup d’autres responsables religieux dans notre pays aujourd’hui, à l’unisson du cardinal Dolan (…) Le cardinal Dolan a été tout simplement formidable, il est l’un des très grands responsables religieux et pas seulement de l’Église catholique, aujourd’hui aux États-Unis, mais pour tous les chrétiens et vraiment pour tous les hommes de bonne volonté [car] il a pris une position très courageuse et très ferme [pour la protection de la conscience et de la liberté religieuse face au HHS Mandate] Mais ce n’est qu’un aspect de nombreux sujets de préoccupation. Nous avons le souci de la dignité du mariage, du caractère sacré de toute vie humaine y compris celle des enfants à naître et de la liberté religieuse. Sur tous ces problèmes et aussi pour le souci des pauvres et des marginalisés, le cardinal Dolan est un héros pour beaucoup d’entre nous (…) Assurément, le cardinal Dolan a su encourager de manière formidable les catholiques [mais aussi les autres chrétiens] Nous serons plus efficace pour substituer une culture de vie à la culture de mort [le pasteur baptiste reprend ici un concept de Jean-Paul II…] si nous agissons à la manière du Christ, et j’estime que le cardinal Dolan le fait à la perfection ».
26ème récipiendaire du William Wilberforce Award, le cardinal Dolan sera le troisième catholique à en être honoré après le Père John Neuhauss (1936-2009) et Mgr Macram Gassis, évêque du diocèse de El Obeid au Soudan.