Mercredi 13 mars 2013.
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Tandis que les regards de toute la Chrétienté – et les objectifs des journalistes – sont rivés sur ce bout de tuyau de poêle qui dépasse de la toiture de la Chapelle Sixtine, dans l’attente de cette fumée blanche qui annoncera à la Ville et au monde l’avènement d’un nouveau Pontife Romain, beaucoup de questions taraudent les coeurs des fidèles, beaucoup d’interrogations concernant l’avenir de l’Eglise fusent dans tous les sens…
L’un de nos jeunes amis me faisait remarquer ce matin, non sans raison, que le prochain Pape serait peut-être (mais nous sommes bien dans un pur « peut-être ») un prêtre qui n’a jamais célébré la Sainte Messe Latine traditionnelle, et la remarque de cet ami était sous-tendue d’inquiétude…
Voici le développement de la réponse que lui a adressée Frère Maximilien-Marie :
« Au point où nous en sommes, nous ne pouvons que nous jeter dans une prière instante au Saint-Esprit et dans l’abandon à la Divine Providence…
La célébration – ou pas – selon le rite antiquior n’est pas absolument déterminante à mes yeux.
Je m’explique :
– Nous avons eu plusieurs milliers d’évêques qui ont célébré pendant des années la Sainte Messe traditionnelle : ils avaient été ordonnés prêtres puis consacrés évêques dans le rite traditionnel, et cela ne les a pas empêché de déclencher des catastrophes à partir de l’année 1962 et pendant plusieurs décennies…
– Nous avons eu un Pape, qui n’a jamais célébré QUE la Messe traditionnelle, un Pape dont le nom reste attaché au missel dans lequel sont célébrées aujourd’hui toutes les Messes traditionnelles, et dont le nom – malgré une béatification qui me paraît pour le moins hasardeuse – reste aussi lié à nombre de choses au moins surprenantes sinon franchement scandaleuses…
Un Pape qui, malgré les apparences « conservatrices » de son pontificat et des documents tels que la Constitution Apostolique Veterum Sapientia (cf. > www), a déclenché – volontairement ou par pure inconscience? – un véritable séisme dans l’Eglise…
– Après quoi nous eûmes deux Papes, l’un italien et l’autre polonais, qui avaient bien connu la Messe traditionnelle, avaient été éduqués en elle et par elle, ordonnés pour elle, et qui n’ont manifesté pour elle aucun amour ; qui n’ont témoigné d’aucune vraie sollicitude pour les prêtres et les fidèles qui lui restaient attachés, bien au contraire…
– Nous avons eu ensuite un Pontife qui passait pour un théologien progressiste au temps où, jeune prêtre, il assista aux travaux du concile, mais qui a sincèrement aimé le rite antiquior lorsqu’il l’a redécouvert, et qui a fait davantage pour que justice soit rendue à cet ancien rite, que d’autres qui passaient pour plus conservateurs que lui …
– Et puis nous avons aujourd’hui des tas de personnes qui, comme beaucoup de nos jeunes amis – mais pas comme moi qui suis un dinosaure! – , n’ont jamais connu la Messe traditionnelle dans le temps où elle était LA MESSE de toute l’Eglise, célébrée dans toutes les paroisses de rite latin sur toute la surface du globe, et qui la découvrent, en deviennent « accros », ne peuvent plus vivre leur vie chrétienne et sacramentelle que par elle… etc., alors qu’ils n’avaient pas été éduqués en elle et par elle, alors qu’ils avaient subi en guise de « formation » les désastreuses « catéchèses » et misérables « célébrations » des dernières décennies du XXe siècle.
– Nous devons aussi penser que, selon toute vraisemblance, le prochain Pape n’aura pas participé au concile V2 (V2 = comme les engins destructeurs que le troisième Reich envoyait sur les îles britanniques), et qu’il aura donc une approche tout à fait différente de tous les pontifes que nous avons eu depuis 1963.
Ce recul peut donc déterminer une nouvelle manière d’appréhender « le concile » qui pourrait être salutaire (… ou pas).
– Ainsi devons-nous également espérer que, même si jusqu’à présent il n’a pas manifesté d’intérêt particulier pour la liturgie traditionnelle, le futur Souverain Pontife s’ouvre à tout ce qu’elle représente au service de la Foi et de la vitalité catholique, et oeuvre en sa faveur… et nous devons prier instamment pour cela.
– Nous sommes dans l’incertitude sur tous ces points et sur tant d’autres!!!
Ce qu’il nous faut obtenir, ce que nous devons obtenir par nos prières et nos sacrifices, par une ardente invocation du Saint Esprit, à laquelle nous devons associer nos JEUNES, c’est un Pape rempli de vraie foi, un Pape qui soit avant toute autre chose un homme de prière et d’enracinement en Dieu… en ayant la certitude que la toute puissante grâce de Dieu peut faire le reste!
– Pensez vous que Dieu avait abandonné Son Eglise quand la puissante famille des Tusculani faisait placer sur le trône de Saint Pierre un adolescent sans vocation et dépravé? Quand un Alexandre VI fut élu au Souverain Pontificat, probablement après avoir acheté le vote de ses pairs?
Sans doute eût-il été à bien des égards davantage souhaitable que fussent élu des hommes intègres dans leurs moeurs et remplis des lumières de la divine Sagesse… Mais le pontificat d’Alexandre VI – qui réjouit tant les détracteurs de l’Eglise Catholique et alimente toujours les fantasmes des esprits avides de scandales – a-t-il été plus dommageable à la Sainte Eglise que celui du sinistre Paul VI, aux moeurs intègres mais dont la conscience et l’action furent si souvent dévoyées par l’esprit de la démocratie chrétienne et empoisonnées par ses complexes vis à vis de tout acte d’autorité (sauf quand il s’agissait de s’opposer à Monseigneur Lefèbvre et à la célébration de l’ancienne Messe)?
Il n’y a qu’une seule chose à dire : PRIONS!
Et à la prière ajoutons JEUNES et SACRIFICES… »
Aussi vous renvoie-je encore une fois à la supplication pour le conclave adressée à Marie, Mère de l’Eglise, publiée ici il y a quelques jours > www.
Lully.