Le cardinal Daniel DiNardo, archevêque de Galveston-Houston, a accordé un entretien exclusif à Radio Vatican, une radio à laquelle ne semble pas s’appliquer (encore) l’embargo décrété contre les prises de parole des cardinaux américains puisque leurs “points de presse”, qu’ils tenaient au Pontifical North American College (un hier avec les cardinaux Sean O’Malley et DiNardo, et un avant-hier avec les mêmes et le cardinal Francis George), ont été abolis… Il y a sans doute dans la vieille garde de la Curie romaine des personnages qui ne portent pas dans leur cœur les Américains – je crois que ces derniers le leur rendent assez bien… – et qui n’ont toujours pas compris que le train-train, le statu quo ou l’agir comme si de rien n’était (ce que les Américains expriment par l’idiome business as usual) ne conviennent guère aux meilleurs des évêque d’outre-Atlantique. Dans cet entretien diffusé aujourd’hui et enregistré hier après son dernier “point de presse” autorisé, le cardinal DiNardo met un peu “les pieds dans le plat” : « Depuis que je suis ici [à Rome], j’ai été frappé par un des aspects de la Curie – et je pense que ce sera vrai pour n’importe quelle chancellerie d’un évêque –, c’est que les différents bureaux devraient se parler entre eux (…) si quelque chose pouvait vraiment être utile ici, ce serait que les différents patrons de la Curie romaine se rencontrent fréquemment aussi, de telle manière – comme on le dit aux États-Unis – que tout le monde soit sur la même longueur d’onde ».
Avec ses grosses bottes de Texan et son gros bon sens pratique de natif de l’Ohio, on comprend que le cardinal DiNardo puisse choquer quelques oreilles sensibles de la Curie. On comprend mieux pourquoi il a été demandé aux cardinaux américains de se taire publiquement. Ce qui ne les empêchera pas de parler hautement lors des congrégations…
Curieux que cette remarque sur la non-coordination des dicastères romains vienne d’un prélat des Etats-Unis. En effet dans le gouvernement fédéral des Etats-Unis aussi bien que dans le gouvernement central de l’Eglise catholique les ‘ministères’ ou ‘dicastères’ sont aux mains de Secrétaires indépendants entre eux et ne se réunissant pas en Conseil des ministres, comme en France par exemple.
@Jean Ferrand
Vous avez tout faux ! Vous ne connaissez pas le mode de fonctionnement de l’USCCB ni des diocèses américains…
Je ne comparais pas le gouvernement central de l’Eglise romaine avec la conférence épiscopale américaine, mais bien avec le gouvernement fédéral, politique, des Etars-Unis.
Il y a des analogies.
L’expression “business as usual” ne vient-elle pas plutôt de l’indication donnée par le quotidien londonien “The Times ” dans la rubrique “activité de la famille royale” lorsqu’il n’y a pas d’activité particulière prévue ?
@Henri de B.
Peut-être, j’avoue l’ignorer, mais c’est une expression passe-partout dans le monde anglo-saxon.