Tous les cardinaux électeurs présents à Rome on prêté un serment solennel de ne point révéler la teneur des échanges lors des congrégations générales et, a fortiori, ceux du futur conclave. Cela étant entendu, les cardinaux ont toute latitude pour exprimer leurs points de vue personnels, et ils ne s’en privent pas. Ainsi, le cardinal Seán O’Malley, archevêque de Boston (Massachusetts), a accordé hier un entretien à Alejandro Bermudez, correspondant à Rome de Catholic News Agency (CNA). Le cardinal qui participe pour la première fois à un conclave, estime que le futur Pape aura trois tâches principales à assumer.
● « Le nouveau Pape (…) devra affronter la crise des abus sexuels [du clergé] qui préoccupe vraiment nos fidèles ». Le cardinal O’Malley a été nommé en juillet 2003 à la tête de l’archidiocèse de Boston d’où, deux ans plus tôt, était partie la grande vague dévastatrice de la dénonciation des abus sexuels du clergé.
● La seconde tâche sera celle d’une réforme améliorant le gouvernement de l’Église, donc de la curie : amélioration des relations entre les différents dicastères de la curie romaine et de ces dicastères avec l’Église universelle.
● Enfin, le futur Souverain Pontife aura pour tâche d’être attentif aux persécutions antichrétiennes : « Les relations entre l’Église et le monde musulman sont très importantes, comme sont aussi importantes les persécutions que subit l’Église dans de nombreux pays et le manque d’éducation dans d’autres ».
Indirectement, et ses remarques ont à voir avec le deuxième point ci-dessus, le cardinal O’Malley se félicite de l’occasion qu’offrent aux cardinaux électeurs les congrégations générales de se connaître et d’échanger : « Ces réunions sont très importantes parce qu’elles nous offrent l’occasion de mieux nous connaître et d’échanger des informations sur la situation de l’Église dans divers pays du monde. Elles nous permettent aussi de discuter du gouvernement de l’Église et des caractéristiques que nous devons chercher chez un candidat susceptible d’être élu Pape ».
Le cardinal, en passant, souligne un problème qui m’a beaucoup taraudé en relation avec le prochain conclave. Il existe, en effet, deux “types” de cardinaux : les cardinaux de curie qui sont, par nature, très au fait du gouvernement central et au quotidien de l’Église. C’est parmi ces derniers que l’on trouve d’ailleurs le plus grand nombre de partisans d’un conclave réuni le plus rapidement possible et de congrégations générales réduites a minima… Pour les cardinaux “résidentiels”, qui sont à la tête de grands archidiocèses, leur premier souci est évidemment leur Église locale et leur lien avec le gouvernement central de l’Église est moins intime que pour les premiers. Malgré leur participation à différents dicastères ou à aux synodes épiscopaux, ils connaissent peu ou pas les autres cardinaux “résidentiels” ou de curie. Or, c’est au sein de ce collège des cardinaux qu’ils doivent choisir le futur Pape. On comprend que ces cardinaux “résidentiels”, comme le cardinal O’Malley, apprécient ces congrégations générales et ne veulent pas d’un conclave anticipé et quelque peu “forcé”…
Et comme on les comprend ! Mais la pression de l’opinion publique tendrait vers un conclave anticipé.
Les abus sexuels du clergé concernent à 90% la côte est des USA et l’Irlande et il me semblait que Benoît XVI avait mis les pieds dans le plat ?
Par contre il manque au moins un quatrième point qui est ce que Benoît XVI a lancé et qui n’a pas encore pris corps et engage la survie de l’Eglise en Occident : la re-christianisation ( dont la fameuse année de la foi est l’étendard).