Mardi gras 12 février 2013
fête réparatrice de la Sainte Face de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Sa Sainteté le Pape Benoît XVI vénérant la Sainte Face de NSJC
sur le voile miraculeux conservé à Manoppello.
« Pour entrer en communion avec le Christ et en contempler la face, pour reconnaître la face du Seigneur dans celle de nos frères dans les évènements de chaque jour, il faut « des mains innocentes et des coeurs purs » (Psalm. XXIII, 4). Des mains innocentes, c’est-à-dire des existences illuminées par la vérité de l’amour qui vainc l’indifférence, le doute, le mensonge et l’égoïsme ; et, en outre, des coeurs purs sont nécessaires, des coeurs ravis par la beauté divine, comme le dit la petite Thérèse de Lisieux dans sa prière à la Sainte-Face, des coeurs qui portent le visage du Christ imprimé en eux ».
Paroles de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI lors de son pèlerinage au sanctuaire de la Sainte Face miraculeuse de Manoppello (Abruzzes), le 1er septembre 2006 (texte complet > www).
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Hier, je m’apprêtais à publier un texte, ici-même, au moment où a été rendue officielle l’annonce de la prochaine renonciation de notre Saint-Père le Pape Benoît XVI au Souverain Pontificat.
Aussitôt, le monde des moyens de communication et la « catosphère » sont entrés en effervescence pour gloser ce « coup de tonnerre dans un ciel serein » – l’expression est de Monsieur le Cardinal Tarcisio Bertone, Secrétaire d’Etat du Saint-Siège et Camerlingue de la Sainte Eglise – , tandis que, sur les réseaux sociaux, les commentaires fusaient dans tous les sens.
Si les répondeurs et les « digicodes » ont considérablement réduit le nombre des concierges, puisque ils ont pratiquement rendu caduque leur fonction principale, je puis vous assurer que leur fonction annexe – celle de répandre les nouvelles et de papoter – a été, elle, très largement multipliée et redistribuée!!!
En notre Mesnil-Marie, après s’être assuré que la nouvelle était bien exacte et avoir rappelé à ses correspondants quelques principes de simple bon sens surnaturel, notre Frère Maximilien-Marie – qui, je le signale au passage, n’a manifesté aucun étonnement ni émotion particulière – a préféré imposer le silence à tous les moyens de communication et vaquer, tranquille et recueilli, à ses occupations.
Il est des circonstances où il importe, en premier lieu et par dessus tout, de prendre du recul avec les agitations de la fourmilière et de se couper radicalement de tout ce qui peut nuire à la sérénité de l’âme.
Laissons de côté les médias profanes : leurs journalistes ne sont là que pour faire du bruit avec leur bouche, noircir du papier ou capter de l’ « audimat » en rebondissant sur l’émotion superficielle qu’ils travaillent à entretenir. Leur façon d’informer – du moins prétendent-ils informer – ne consiste la plupart du temps qu’à lancer des « scoups », qui se chassent les uns les autres. Mais ce culte de l’immédiateté et du sensationnel se révèle absolument indigent pour une compréhension profonde des évènements : autant demander à un aveugle de naissance de donner un conférence sur sa manière de percevoir les couleurs!
Ce qui est très regrettable, c’est que des fidèles et des hommes d’Eglise se laissent prendre à ce jeu et se font happer par cet engrenage de l’émotionnel et de la superficialité…
Certes, qu’un Souverain Pontife dépose sa charge n’est pas quelque chose de particulièrement courant, mais, le cas étant prévu par le droit canonique, il n’est pas extraordinaire dans son essence : « S’il arrive que le Pontife Romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu’elle soit dûment manifestée, mais non qu’elle soit acceptée par qui que ce soit » (canon 332 § 2).
J’attire ici votre attention sur les conditions de cette renonciation : elle doit être libre, elle doit être manifestée de manière adéquate, mais elle ne requiert l’acceptation de personne pour être « valide » : le Souverain Pontife – à la fois Chef terrestre visible de l’Eglise, qui est une société monarchique spirituelle, et monarque absolu de l’Etat de la Cité du Vatican – prend une décision qui, parce qu’elle est pleinement libre et qu’elle est rendue publique dans des formes indubitables, a « force de loi » et prend effet selon la manière dont il en a statué.
Merveilleuse simplicité du droit divin!
Comme nous sommes loin des retorses circonvolutions de ces systèmes humains qui, en refusant l’origine divine du pouvoir et en attribuant de manière blasphématoire une prétendue souveraineté au « peuple », s’enlisent et s’autodétruisent dans une inéluctable décadence institutionnelle, sociétale, morale et psychologique!
Sublime et merveilleuse simplicité du droit divin!
Notre Saint-Père le Pape Benoît XVI va déposer sa charge, mais – selon un système bien rodé qui échappe, autant que possible, aux campagnes électorales et à la course au pouvoir – un deux-cent-soixante-cinquième successeur de Saint-Pierre (selon la liste officielle actuellement admise) va lui succéder, et l’Eglise continuera sa marche, aussi paisiblement que possible, au milieu des remous de ce monde, qui ne manqueront pas de la malmener parfois, mais qui ne l’atteindront jamais dans ce qui lui est essentiel.
Admirable, sublime et merveilleuse simplicité de la constitution de droit divin de notre Eglise!
Quoi qu’il puisse en être de notre attachement à la personne humaine du Pontife régnant, nous savons bien qu’il n’est que le Vicaire de Jésus-Christ : nous n’avons pas (ou du moins les fidèles ne doivent pas avoir) un « culte de la personnalité » pour un homme-Pape, parce que nous aurions des « atomes crochus » avec lui. Non! nous sommes attachés dans la foi – et non dans la sentimentalité – , dans la foi – et non dans une manière sensible ou intellectuelle d’appréhender les choses – , dans la foi – c’est-à-dire de façon surnaturelle – , à une fonction hiérarchique divine : à travers le Pape, c’est à la Personne du Fils de Dieu, c’est au Verbe Incarné, c’est au divin Rédempteur, c’est au « doux Christ en terre » que nous sommes attachés.
Quare fremuerunt gentes : pourquoi les nations ont-elles frémi?
Les frémissements et les émotions du monde n’ont vraiment aucune importance : ils passent! Ils sont semblables à la feuille morte que le vent fait tournoyer et emporte.
La foi nous donne une stabilité et une capacité de résistance aux vents, quelle que soit leur violence et leurs tourbillons : Dieu, Lui, EST ! Dieu, Lui, demeure éternellement ! Dieu, Lui, donne à Son Eglise quelque chose de Sa propre stabilité, malgré toutes les tempêtes, malgré toutes les attaques, malgré tous les naufrages humains…
« Nolite timere, pusillus grex, quia complacuit Patri vestro dare vobis Regnum : Soyez sans crainte, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner le Royaume ! » (Luc. XII, 32).
Foin de l’insipidité des commentateurs et de l’inconsistance des interminables commentaires de commentaires!
Foin des pronostics humains sur le prochain pontificat, chacun voulant rajouter son grain de sel et faire preuve d’originalité!
Foin des fantasmes qui s’exaspèrent de tous côtés pour relever des présages, ressortir de vieilles « prophéties », interpréter les écrits de tel saint ou de tel mystique (ou pseudo mystique)!
Foin des délires de ces chantres de la « modernité » qui remuent les fangeux espoirs de voir le prochain Pontife canoniser le libertinage et modifier les règles données par le Christ concernant le dogme, le sacerdoce ou les sacrements!
En ce jour de mardi gras, qui est le jour désigné pour la fête liturgique de la Sainte Face de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en cette veille de notre entrée dans le grand et saint Carême, j’ai été heureux de trouver cette photographie de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI dans un face à face fervent, rayonnant d’amoureuse intériorité, avec l’image miraculeuse du voile de Manoppello (je vous reparlerai un jour de cette précieuse relique).
De cette extraordinaire image achéiropoïète (du grec : αχειροποίητα, c’est-à-dire non faite de main d’homme) émane une paix incommensurable, lors même qu’elle nous révèle le visage vivant du Fils de Dieu au cours de Sa Passion.
Ah ! laisse-moi, Seigneur, me cacher en ta Face ;
Là je n’entendrai plus du monde le vain bruit.
Donne-moi ton amour, conserve-moi ta grâce
Rien que pour aujourd’hui !
En regardant cette photographie de Benoît XVI abîmé dans la contemplation de la Sainte Face de Jésus, j’ai aussitôt pensé à cette strophe de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de la Sainte Face (« Mon chant d’aujourd’hui » – juin 1894).
A nous, enfants aimants de la Sainte Eglise, il n’est pas demandé de nous disperser à la remorque des commentaires du monde, il n’est pas demandé non plus de nous diluer dans la superficialité de sa manière d’appréhender des mystères de foi qui sont étranger aux modes de penser contemporaines.
Mais à nous, il revient dès à présent de nous sanctifier, d’intensifier notre vie spirituelle, de prier, d’offrir des sacrifices et de jeûner pour que la grâce du Saint-Esprit inspire au maximum le Sacré Collège bientôt réuni en conclave et pour que Dieu, et Lui seul, donne à Son Eglise un Pontife selon Son Coeur, et uniquement selon Son Coeur.
Entrons à notre tour dans la contemplation de la Sainte Face de Notre-Seigneur, plongeons-nous à notre tour dans le regard vivant et pénétrant de Celui qui est doux et humble de coeur et prions-Le pour Son Eglise : « Voici, Seigneur, la génération de ceux qui Vous cherchent, de ceux qui cherchent Votre Visage! » (cf. Psalm. XXIII, 6).
Lully.
Rappels :
Petit catéchisme sur le Carême et la pénitence > www
Message de Sa Sainteté Benoît XVI pour le Carême 2013 > www
Commentaire du psaume « Quare fremuerunt gentes » par St Augustin > www
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