C’est une grande première dans l’histoire des audiences générales du mercredi de Benoît XVI. Hier, en effet, le Saint-Père a salué et béni en langue arabe les arabophones présents sur la place Saint-Pierre (voir vidéo ci-dessous). Tout le monde en a évidemment parlé, mais parfois en se trompant. Ce fut le cas du journaliste Michael Peppard sur le blogue de Commonweal, une publication catholique plus que dissidente… Peppard écrit son article sous le titre : « Le pape Benoît XVI : Qu’Allah vous bénisse tous ! ». Peppard n’a pas du entendre de ses oreilles la salutations et la bénédiction du pape : le mot allah n’a pas été prononcé, sans doute avec toute intention de la part du Souverain Pontife. Le site Catholic.org égratigne aujourd’hui ce malentendant de Peppard. Andrew M. Greenwell écrit dans son post que Dieu ne se traduit pas nécessairement par allah en arabe. Il y a en a d’autres, et Benoît XVI en a effectivement utilisé un autre. Voici la formule de bénédiction employée par le pape : لِيُبَارِكُكَ الرَّبّ جَمِيعَكُمْ, ce qui phonétiquement se transcrit ainsi : lِybaarِkk alrba jmِyakmْ et qu’on peut traduire comme le fait le site officiel du Saint-Siège par « Dieu vous bénisse tous » (même traduction à partir d’un traducteur automatique). Or dans cette transcription (en prêtant l’oreille aux paroles du pape dans la vidéo, vous vous en apercevrez…), le son allah ne s’entend pas. Et pour cause ! Benoît XVI a utilisé le mot الرَّبّ, alrba ou al-rab (selon les transcriptions) et qui signifie Seigneur et Dieu…
Je ne comprends pas l’intérêt de cette petite polémique. Dieu se dit “Allah” en arabe. Allez dans une église où la liturgie est en arabe et vous entendrez “Allah” tout au long de la messe. Le pape a dit “Le Seigneur vous bénisse”: al-rabb. Une autre fois il dira peut-être “Que Dieu vous bénisse, le Père, le Fils et le Saint-Esprit”, et là il dira “Allah”, et en trois personnes. Je ne vois pas ce qui l’en empêcherait. Bien au contraire. Il utilise l’arabe pour montrer aux musulmans que cette langue ne leur appartient pas. Il leur montrera aussi, à coup sûr, que le mot “Allah” ne leur appartient pas davantage.