Fondée en 1970, Christian Associates of Southwest Pennsylvania constitue une des plus importantes associations œcuméniques régionales aux États-Unis. Elle réunit 26 Églises (catholiques, orthodoxes, protestantes), plus de deux mille paroisses et congrégations rassemblant un million de chrétiens de dix comtés du sud-ouest de la Pennsylvanie.
L’association a organisé à son siège social de Pittsburgh (Pennsylvanie) une conférence de presse vendredi 13 avril dernier pour présenter une déclaration commune intitulée Religious Freedom & Healthcare (Liberté religieuse et soins de santé) qui soutient la campagne menée par l’Église catholique contre le HHS Mandate (Preventive Services Mandate, décret sur les services préventifs) du gouvernement Obama. À la tribune pour exposer le contenu de la déclaration et répondre aux questions des journalistes, on trouvait le pasteur luthérien Donald B. Green, directeur général délégué de Christian Associates, l’archevêque anglican de Pittsburgh, Robert Duncan, et Mgr David A. Zubik, évêque du diocèse catholique de Pittsburgh.
Voici la traduction des trois principaux paragraphes de cette déclaration commune.
Le Preventive Services Mandate publié par le ministère [fédéral] de la Santé exige des organisations religieuses de fournir une assurance maladie permettant l’accès à des services préventifs, même si elles considèrent que certains de ces services sont incompatibles avec la pratique de leur foi. Notre profonde inquiétude concernant ce décret ne naît pas des différentes convictions que nous avons sur le contenu moral de ce décret, mais de notre engagement commun pour le droit à la liberté religieuse dont tous les croyants s’attendent à profiter dans ce pays. La Constitution des États-Unis garantit à toute institution religieuse et à ses organisations affiliées le droit inaliénable de définir son identité et ses ministères propres et de pratiquer sa religion conformément à ses propres principes [en gras dans l’original], et pas seulement la liberté de culte.
Beaucoup d’institutions religieuses sont désormais mises dans des situations intenables : soit de violer leurs consciences ; soit de ne plus fournir d’assurance maladie et de s’exposer à des amendes pénales ; soit d’abandonner entièrement la fourniture de services sociaux à l’ensemble de la communauté, ces services qui sont la marque, en matière de justice sociale, de leur apostolat. Créer de tels trous béants dans le système de protection sociale est en soi et de soi une immense injustice.
Par conséquent, nous appelons le gouvernement fédéral à modifier le Preventive Services Mandates en en élargissant les exemptions religieuses afin que tant le droit constitutionnel au libre exercice de la religion pour tous, que l’obligation morale des soins de santé ne soient pas détériorés dans ce pays.
Une déclaration de grande importance qui reprend le cœur même de l’argumentation et de la revendication de l’Église catholique. C’est ce que j’appelle de l’œcuménisme de bon aloi… Et je constate, non sans en sourire, que si Benoît XVI doit être à juste titre qualifié de « pape de l’unité chrétienne », Obama peut passer, dans une certaine mesure, comme brillant – quoique involontaire – auxiliaire du mouvement œcuménique chez les chrétiens aux États-Unis !
À noter également que mardi dernier, 1 400 membres de la Lutheran Church-Missouri Synod ont apporté leur soutien, par 112 lettres adressées à l’évêque catholique du diocèse de Fort Wayne-South Bend (Indiana), Mgr Kevin Rhoades, à la bataille menée par l’Église pour la défense de la liberté religieuse…