On a pu considérer Anglicanorum Cœtibus, la constitution de Benoît XVI permettant aux anglicans d’entrer dans l’Église catholique sans abandonner leurs meilleures traditions, comme une esquisse, au mieux une loi-cadre, dont les détails méritaient d’être précisés.
Pour l’Ordinariat personnel anglais de Our Lady of Walsingham, Rome vient d’accorder la restauration du calendrier liturgique traditionnel. Les dimanches dits « du temps ordinaire » dans le missel de Paul VI, sont abandonnés et remplacés par les « dimanches après l’Épiphanie » et les « dimanches après la Trinité » (ce temps particulier est propre aux usages liturgiques anglicans ; nous parlerions nous de « dimanches après la Pentecôte »). Les dimanches dits de la « septuagésime », de la « sexagésime » et de la « quinquagésime » sont restaurés (ils n’existent plus dans le missel de Paul VI, mais sont maintenus pour ceux qui utilisent le missel dit de saint Pie V). Les « Rogations », trois jours de prières publiques avant l’Ascension, sont restaurées à ces dates (elles sont mobiles pour le rite réformé selon les vœux propres des conférences épiscopales ; fixes pour le rite traditionnel). Les jours dits des « Quatre Temps » sont restaurés (ils ont disparu du missel de Paul VI ; maintenus pour celui de saint Pie V). L’octave de la Pentecôte est restauré (supprimé dans le missel de 1969 ; maintenu pour celui de 1962).
En outre, et l’affaire n’est pas subalterne, l’Ordinariat Our Lady of Walsingham a déjà fait savoir que toutes les liturgies eucharistiques seraient célébrées ad orientem…
Inexactitude: les Quatre-Temps ne sont pas supprimés dans le calendrier de Paul VI, ils sont laissés à l’appréciation des conférences épiscopales. C’est-à-dire passés à la trappe en pratique mais admirons tout de même la finesse (ou la minceur) de l’hypocrisie. A ceux qui protestent contre la suppression des Quatre-Temps, les spécialistes de la langue de buis peuvent répondre qu’ils sont conservés… à titre facultatif. Il en est de même pour le manipule, pour les ornements noirs, pour le Dies Irae etc. etc. Ou comment envoyer la liturgie à la casse tout en se donnant des gants.
Moi je le trouve excellent ce Benoît XVI !
“Rome restaure le calendrier liturgique traditionnel”:
J’ai peut-être mal compris mais il me semble que le verbe restaurer est mal choisi puis que ce calendrier n’a jamais cessé d’être utilisé et “légalement” par une partie (même minoritaire) de catholiques.