Présidé par Jacques Barrot, un colloque s’est tenu à Lyon à l’initiative de Jean-Noël Dumont et du Collège Supérieur, les 19 et 20 novembre 2010. Les actes en sont aujourd’hui publiés aux éditions de l’Emmanuel, sous le titre Les Catholiques et la démocratie (186 pages, 25€).
Même si le ton de beaucoup d’intervenants reste très favorable à la démocratie en général et à la démocratie chrétienne en particulier, les interventions sont généralement de qualité, bien qu’elles abordent finalement des sujets assez divers. Trois parties scandent ces actes. Une première partie, sous le titre Une histoire tourmentée, est une ode à la démocratie chrétienne, la Révolution de 1848 étant présentée par Jean-Noël Dumont comme le point de rencontre historique (et finalement non reconduit) entre le christianisme et le démocratisme révolutionnaire. Les intervenants de cette première partie sont Anne Philibert, Daniel Moulinet, Jean-Noël Dumont et Jacques Barrot.
La deuxième partie est déjà plus intéressante puisqu’elle s’intéresse au thème de « La démocratie, un modèle indépassable ? » Elle ouverte par Paul Valadier sur Habermas et le théologico-politique (auquel semble répondre indirectement l’intervention de Denis Sureau en troisième partie), puis par Frédéric Crouslé, qui offre une excellente conférence sur la conception erronée de la démocratie par la démocratie-chrétienne. Enfin Chantal Delsol aborde en conclusion, et sans surprise conceptuelle, le thème du « Consensus et démocratie ».
La troisième partie concerne la laïcité : Faut-il repenser la laïcité ? avec une excellente intervention de Thibaud Collin, une étonnante prestation de Denis Sureau sur Radical Orthodoxy, donnant l’impression de confondre le magistère de l’Église avec celui de John Milbank, alors que la dernière intervention, celle de Vincent Aubin, repose les problèmes du lien entre doctrine et politique.
Un volume inégal donc, mais qui mérite d’être pris en compte par ceux qui s’intéressent aux liens entre catholicisme et politique aujourd’hui.