Lu sur le site du diocèse de Lyon :
(…) si l’ennui naît habituellement de l’uniformité, la révolte, elle, naît également de l’ennui. (…)
L’ennui est l’expression d’un sentiment de démotivation et de désintéressement et l’Eglise connaît bien son jumeau : l’acédie, ce mal de l’âme qui s’exprime par le dégoût pour la prière ou la lecture spirituelle et qu’on assimile à une torpeur ou un repli sur soi.
Martin Heidegger parle de temporalité vide, d’une absence de finalité. L’ennui ne vient pas de la difficulté mais simplement d’un manque de stimulation. L’individu s’ennuie lui-même et de lui-même.
Pascal est plus optimiste et juge que l’ennui est une remise en cause qui, dans un premier mouvement entraîne tristesse ou désespoir, mais s’il est fui, conduit à une transformation… une conversion !
Les grands spirituels des premiers siècles de l’Eglise ont réfléchi sur « les déserts intérieurs », ces désirs d’évasion au cours desquels la tentation qui guette chacun est de fuir le temps présent pour un ailleurs hypothétique.
Pour eux, l’ennui c’est s’inventer des urgences, c’est se mettre un masque devant les passions qui divisent l’être intérieur : l’argent, l’agressivité, la vanité, la tristesse.
Pour combattre leur ennui encourageons les jeunes à relire Thomas More :
Donne moi une âme qui ignore l’ennui
Le gémissement et le soupir,
Ne permets pas que je me fasse trop de souci
Pour cette chose encombrante que j’appelle « moi ».
Arthur Leroy