Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, est interrogé dans le mensuel La Nef, suite à la publication de sa lettre pastorale (évoqué ici). Extraits :
Il me semble que devant les désaffections vécues par nos Églises de vieille chrétienté, on a d’abord envisagé des réformes de structures par le remodelage des paroisses, et on a pourvu à une meilleure distribution des rôles par l’appel des fidèles laïcs à une plus grande collaboration au ministère pastoral des prêtres. Aujourd’hui, alors que les difficultés demeurent, malgré l’enregistrement de vrais renouveaux, on ne saurait se contenter de démarches de type fonctionnel ou organisationnel : seul un nouvel élan missionnaire, en direction de ceux qui sont loin ou se sont éloignés, permettra à nos communautés de retrouver l’Espérance. Au fond, il s’agit pour moi de relayer l’appel à la nouvelle évangélisation, lancé par Jean-Paul II depuis le tout début de son pontificat en s’appuyant sur l’exhortation apostolique de Paul VI, Evangelii nuntiandi, qui n’a rien perdu de sa fraîcheur ni de son actualité. C’est urgent parce que nos forces s’amenuisent et que la sécularisation progresse : j’ai la naïveté de croire que seule une nouvelle annonce de l’Évangile ad extra, moyennant une formation en profondeur ad intra, pourra revitaliser et renouveler nos communautés. C’est d’ailleurs inhérent à la nature de l’Église «qui existe pour évangéliser» et non pour fonctionner ou s’organiser. Je propose donc concrètement une dizaine d’outils d’évangélisation, dont le plus innovant devrait être la mise en place d’un «Observatoire de la mission» pour impulser une pastorale spécifique d’évangélisation dans les paroisses. Il s’agira d’honorer la définition que Jean-Paul II donnait de la nouvelle évangélisation : «une nouvelle ardeur», par l’annonce du kérygme à tous les membres de nos communautés ; «un nouveau langage», c’est-à-dire le langage de l’amour et le langage de la cohérence qui savent trouver les mots et les gestes prophétiques pour dire la première annonce de l’Évangile ; « de nouveaux moyens » d’évangélisation directe en direction des jeunes, des pauvres, de la société dans son ensemble, par le biais de la piété populaire ou de la culture locale, et en n’ayant pas peur de s’appuyer sur les nouvelles réalités ecclésiales.