Mon confrère Christophe St-Placide vient de publier un document passionnant: une lettre du chanoine Rose à celui qui était encore le cardinal Ratzinger à propos de la réforme liturgique.
Naturellement, cette lettre est intéressant à bien des titres.
J’en retiens ici deux principaux:
“Je voudrais seulement souligner que des critiques profondes ont été soit émises soit approuvées (dans des préfaces d’ouvrages) par plusieurs évêques et cardinaux, dont Vous?même. C’est donc qu’on peut, sans blesser l’ecclésialité ni rompre avec le magistère ordinaire universel, formuler de véritables critiques de fond sur les nouveaux livres liturgiques. Dès lors, le fait que le cardinal secrétaire d’Etat se soit enfin rallié publiquement à votre demande d’une réforme de la réforme est bienvenu.”
Et aussi – ce qui prend une importance particulière au moment où une instruction dite “d’application” du motu proprio Summorum pontificum envisage (au moins dans l’une des versions de cette instruction) de faire de la célébration selon le rite traditionnel un simple privilège:
“Je ne vois pas pourquoi on ferait de la « libéralisation » du rite traditionnel une affaire de concession. Un droit existant n’est?il pas à reconnaître plutôt qu’à concéder ?”
J’ajoute que la remarque de Christophe St-Placide sur le lien entre liberté de la liturgie traditionnelle et réforme de la réforme me semble également fondamentale:
“Enfin, il lie « réforme de la réforme » et libéralisation totale (reconnaissance du droit général) de l’usus antiquior. Or, ce sont ces deniers points qui sont justement en question dans la guerre actuelle contre le motu proprio. Il ne s’agit pas aujourd’hui d’empêcher la célébration de l’usus antiquior, il s’agit de l’empêcher d’avoir un effet exemplaire en vue d’une restauration de la liturgie. Au fond, la guerre est toujours menée contre celui qui en 1985 dans son Entretien sur la foi avait osé parler de « restauration ».”
La guerre des modernistes attardés à solo Vaticano II fait long feu mais espérons que le Pape aie la force de l’Esprit Saint pour résister à cette offensive d’arrière garde détestable d’une encore trop présente minorité de progressistes qui ne veulent pas ouvrir les yeux et constater les dégats de cette révolte gallicane…