Un lecteur en a déjà parlé en commentaire, sur l’un des articles précédents, mais je trouve que le tonique billet d’humeur de l’abbé Amar mérite d’être connu et propagé:
“140 … ils sont 140 « théologiens » européens à avoir signé un appel réclamant le mariage des prêtres, l’ordination des femmes et l’acceptation par l’Eglise des couples homosexuels.
Evidemment, la presse en parle. De ces 140 là. Pas de ceux qui, beaucoup plus nombreux, ne réclament rien du tout et sont heureux de voir inchangée la discipline de l’Eglise. Il y 400 000 prêtres dans le monde : 140 c’est 0, 035 % d’entre eux … Pas de quoi fouetter un chat ! […]
A l’heure où un mariage sur trois conduit à un divorce, à l’heure où le mariage lui-même est si attaqué, remis en cause, considéré comme archaïque et obsolète, il y a deux catégories de gens qu’on veut absolument marier : les homos et les prêtres ! Mais f… leur la paix ! […]
Oui, l’Eglise pourrait un jour ordonner des hommes mariés. Je le sais et on ne m’apprend rien ! Jusqu’au 5ème siècle environ les prêtres étaient le plus souvent mariés. Les apôtres l’étaient déjà puisque Simon-Pierre a une belle-mère (le pauvre !).
De nos jours, c’est encore le cas, et de façon habituelle, chez nos frères orientaux. En Occident, les diacres permanents sont également mariés. Plus récemment encore, nous avons accueilli de nombreux prêtres anglicans mariés qui ont rejoint l’Eglise catholique à la suite d’évènements survenus dans la communion anglicane et que leur conscience n’a pu accepter. Comme par exemple (tiens donc ?) l’ordination de femmes prêtres. […]
Mais tout cela reste mineur. La grande tradition de l’Eglise latine, son grand trésor, c’est le célibat.
J’en vois tous les jours la signification et la fécondité. Voire même un argument pastoral.
Il n’y a pas une seule réunion d’aumônerie, une seule discussion avec nos scouts et guides, un seul topo de retraites de Profession de Foi ou de Confirmation où ce sujet n’est pas abordé. A tous les coups on gagne ! Parce que le célibat consacré ne cesse de poser question aux générations d’après mai 68 à qui on a juste dit “sortez couverts !”.
Le célibat pour le Seigneur proclame que Dieu peut combler un coeur. Profondément. Durablement. Il offre au monde le témoignage d’un engagement total : notre époque n’en a-t-elle pas besoin ?
Non le prêtre n’est pas l’otage du Vatican. Il ne subit pas le diktat de Rome. Son célibat, il l’a choisi personnellement, mûrement réfléchi même – au séminaire – pendant 8 années d’études. 8 ans de fiançailles : on a le temps de s’y faire et de s’y préparer, non ? […]
Par contre, ce qui est vrai, c’est qu’on ne peut pas vivre heureux sans se donner d’une façon ou d’une autre. Voilà ce dont l’homme a d’abord besoin : trouver comment se donner, vivre le don de soi !
Finalement, voilà le sens profond de notre célibat : le prêtre se donne pour témoigner de la joie du don, à travers chaque vocation, et vous y préparer.”
Merci, Monsieur l’Abbé!
PS: J’ai un peu coupé ce texte. Non pas parce qu’il y avait une phrase à “jeter”. Mais, au contraire, comme tout est de cette veine rafraîchissante, je crois qu’il faut, chers amis lecteurs, que vous abandonniez OV deux minutes et que vous courrier lire l’article complet sur le blogue de son auteur. Vous ne serez pas déçus!
PS2: il y a un point que l’abbé Amar effleure juste en passant, mais qui me semble, à moi laïc, absolument central. C’est la comparaison avec le mariage. Ce qu’on attaque quand on attaque le célibat ecclésiastique, ce n’est pas seulement, ce n’est pas d’abord, la discipline de l’Eglise latine. C’est la notion même d’engagement et de fidélité. Et, si la “première ligne” tombe, la ligne du célibat pour le Royaume, nous serons les prochains sur la liste. On entendra alors des poignées de théologiens dissidents nous expliquer que la “discipline” du mariage chrétien est inhumaine. Qu’il faut en finir avec le “rigorisme moral”. Que la polygamie peut être un merveilleux signe d’amour. Etc.
Eh bien! Pour nous, comme pour l’abbé Amar, c’est non! F…-nous la paix! Toutes les perversions sont autorisées, quand ce n’est pas encouragées, dans notre bel aujourd’hui. La seule chose qui scandaliserait encore, ce serait donc la fidélité? Eh bien, ma foi, je sais bien que le scandale est mal vu de Notre-Seigneur, mais celui-ci, je crois que je peux assumer!
Eh bien oui! N’oublions pas qu’à un moment de l’histoire de l’Eglise, saint Athanase a été le seul évêque à encore défendre l’orthodoxie dans sa région. Et pourtant, très peu après, c’est la vraie doctrine qui a triomphé. Je rapprocherais cela de l’intervention récente du sinistre Ringlet devant devant la commission du parlement belge, qui invite le prêtre à abandonner le sacré et à devenir, “en quelque sorte” profane. Dommage que ce blogue n’en ait pas parlé.
Pourquoi, si on en est là, ne pas fermer la boutique carrément? Si nous accédions à toutes ces divagations, nous ne serions plus l’Eglise de Jésus Christ. Mais peut-être l’abbé Lobet, toujours inspiré, aura-t-il un avis “éclairé” sur ce sujet, bien sûr favorable à Ringlet et aux hérétiques.
Dans cette pétition, ce qui frappe tout d’abord, c’est l’amalgame des “éxigences”: abolition du célibat, ordination des femmes, unions homosexuelles et relaxation de la morale de l’Eglise, trois sujets séparés. Il est difficile de ne pas discrener une volonté d’instrumentalisation chez les signataires. En effet, en ce qui concerne le premier sujet, le seul qui mérite un véritable débat, les signataires feignent d’ignorer la grande souplesse dont le Pape a fait preuve ces derniers temps dans ce domaine, en particulier avec la création d’Anglicanorum Caetibus, qui permet d’accueillir en masse des prêtres mariés (ou plus exactement des hommes mariés qui recevront une ordination valable) au sein de l’Eglise catholique. Voilà qui devrait réjouir les 140 signataires. Or il n’en est rien et c’est pourquoi ce qui est véritablement visé ici n’est pas tant le célibat que sa configuration au Christ.