Un lecteur vénézuélien m’envoie des précisions sur un sujet dont j’ai traité récemment : l’affrontement entre le pouvoir politique et l’Eglise dans son pays. Puis-je ajouter, en le remerciant vivement de ces précisions, que je suis touché de voir notre petit blog lu de l’autre côté de l’océan?
Valentino Ganimara commente les mesures de répression d’Hugo Chávez vis-a-vis de l’Eglise catholique. Comme Vénézuélien, je ne suis pas surpris. Toutes les personnes ou organisations qui mécontentent le lieutenant-colonel Hugo Chávez Frías sont persécutées. Il n’y a pas que la télévision catholique. Des dizaines de stations profanes de radio et de tv ont été également fermées.
Considérez ce qui vient de se passer avec la Colombie : ce pays voisin a donné des preuves que les autorites vénézuéliennes abritent des FARC et aussi des membres de l’ELN, un groupe mineur de maoistes colombiens. Tout le monde connait cela (en castillan, nous l’apelons un secret de Anchuelo), mais M. Chávez ne touche pas a la question de fond, il rompe les relations diplomatiques, il s’indigne de manière hystérique pour distraire l’attention et faire un nuage de fumée.
En resume, je voulais dire que le conflit avec l’Eglise n’est pas nouveau sous Hugo Chávez : cela dure depuis l’arrivee de notre archevêque de Caracas, le cardinal Urosa, en 2005. Le nonce d’alors, Giacinto Berloco, avait recu instruction de ne pas se confronter avec le president. Ordre de la secretairie d’Etat, menee par le cardinal Bertone, qui toujours cherche les accommodements (chose égale au Zimbabwe, où l’equipe Bertone veut apaiser le sanguinaire Mugabe). Comment faire de l’apaisement quand il y a deux fois des atentats avec des bombes contre la nontiature ? (voir ici et là). Bien entendu, Hugo Chávez a dit qu’il n’avait pas organisé ces attaques. C’est comme Allende en Chili : il promouvait une révolution dite « bolivarienne », supposément « legale », et de plus extrémistes que lui (dans ce cas, le groupe communiste venezolien « La Piedrita ») vont au-dela. Mais le climat de haine envers l’Eglise catolique fomenté par le gouvernement Chávez est bien à l’origine de ces attaques contre la nonciature en janvier et fevrier 2009.
Soit dit de passant, Mgr Berloco est maintenant nonce à Bruxelles, ou le travail n’est plus facile, selon que je lis sur votre site. Pour les qui aiment l’histoire, il est gracieux de noter que le tout premier nonce au Venezuela (1869), l’éveque Vannutelli, a ensuite été nommé a Bruxelles (1875), exactement comme Mgr Berloco! La Belgique, a mon jugement, a une responsabilite indirecte dans qui se passe maintenant ici. Louvain a exporté le “catho-marxisme” en Amérique latine. Le canoniste Francois Houtart a formé personellement la majorité des dirigents neomarxistes de mon continent. Chaque fois qu’il passe en Amérique du Sud, il vient au Vénézuela, il est invite à l’emision « Aló Presidente » avec son ami Chávez et il prêche le marxisme catholique. C’est etrange, ce pretre et ce programme de television ne sont pas interdits! Le P. Houtart est tres content que, dit-il, « le president Chávez affirme toujours plus son christianisme. Il n’est absolument pas antichrétien, ce n’est pas une persécution contre l’Eglise ». Evidemment, c’est une blague belge : il faut entendre que Hugo Chávez n’est pas contre le « catho-marxisme ». En plus, le grand allie de Chávez, le president Correa de l’Equateur, a appris le marxisme a Louvain. Il est devenu tellement amoureux des marxistes belges qu’il a épousé une Belge. En résumé, « il y a quelque chose de putride au royaume de Belgique », qui diffuse du mal ici en Amerique hispanique. Apres Caracas, le nonce Berloco devra aussi nettoyer a Bruxeles. Bon courage !
Et ici, en Venezuela, que va faire maintenant le nouveau nonce, Monseigner Parolin, un bon diplomate qui était avant cela à la secretairie d’Etat ? On attend de voir mais ca devient urgent.
Vraiment agréable analyse. Merci à vous de nous la donner et bravo au lecteur vénézuélien.