Ce n’est pas, dans l’absolu, une première. En 1980 déjà, trois paroisses épiscopaliennes –c’est-à-dire anglicanes aux États-Unis – du Texas passèrent à l’Église catholique en vertus de la Disposition pastorale de Jean-Paul II qui permettait à des congrégations épiscopaliennes de conserver l’essentiel de leurs usages liturgiques anglicans et de devenir des paroisses catholiques sous l’autorité de l’évêque diocésain. Mais il s’agit, dans le cas dont je traite aujourd’hui, de quelque chose de nouveau puisqu’elle survient dans le contexte différent créé par la constitution apostolique Anglicanorum Cœtibus signée par Benoît XVI le 4 novembre 2009.
C’est assurément cette constitution apostolique, qui prévoit la création d’ordinariats d’usage anglican, les assimilant à des quasi diocèses catholiques, qui a précipité la décision de la paroisse St. Luke de Bladensburg (Maryland) de passer à l’Église catholique. Une décision prise conjointement par le pasteur et la centaine de membres de sa congrégation dès janvier après deux années de réflexions mais aussi de “catholicisation” du culte. La reconnaissance officielle de cette congrégation épiscopalienne comme paroisse catholique surviendra dans les tout prochains mois. À signaler que cette séparation de la communauté épiscopalienne locale se passe plutôt dans la bonne entente puisque l’“évêque” épiscopalien dont elle dépendait, accepte que la communauté et son pasteur demeurent dans leur église et qu’elle puisse, à terme, la racheter.
La demande de cette ancienne paroisse St. Luke a été favorablement reçue par l’archevêque de Washington D.C., le cardinal Donald Wuerl, chargé par Benoît XVI de l’application d’Anglicanorum Cœtibus aux États-Unis (voir ici et là). Le cardinal Wuerl devrait annoncer le mois prochain, lors d’une réunion d’évêques catholiques, l’état présent des demandes qu’il a reçues de la part d’épiscopaliens souhaitant devenir catholiques et donc le processus de création de l’ordinariat d’usage anglican pour les États-Unis.