Je vous ai annoncé ici l’heureux dénouement judiciaire de la pénible et scandaleuse affaire des militants pro-vie poursuivis pour avoir pacifiquement protesté contre l’invitation par l’université Notre Dame (Indiana) d’Obama en mai 2009 (j’ai consacré des dizaines d’articles à cette affaire : la liste est là).
Mon dernier article a suscité deux commentaires aigres-doux de lecteurs. Je m’en suis expliqué et je ne souhaitais pas y revenir.
Toutefois, j’ai reçu également un premier courriel de Thomas Uebbing, journaliste catholique américain et correspondant à South Bend (Indiana) du National Catholic Register, c’est-à-dire que Tom habite dans le comté de Saint-Joseph où se trouve Notre Dame. Il me signalait le lien de son article paru le 10 mai sur le dénouement judiciaire de l’affaire (c’est ici pour ceux qui lisent l’anglais). Excellent article, bien documenté dont il ressort que c’est d’un commun accord que les avocats des inculpés, d’une part, et ceux de l’université Notre Dame d’autre part, ont abouti au règlement du litige. Les deux parties ont, comme on dit en français, “lâché du lest” pour y aboutir. Les avocats des inculpés se sont engagés à ne pas poursuivre l’université notamment pour la violation manifeste de leurs droits civiques et, en échange, l’université a levée l’injonction qui leur avait été faite de ne plus mettre les pieds sur le campus en même temps qu’elle priait le procureur du comté d’abandonner les poursuites (techniquement, comme le précise Tom, Notre Dame ne pouvait pas abandonner ses plaintes). Le procureur semble avoir été ravi du compromis qui lui a permis de lever les poursuites. Le compromis ne va toutefois pas jusqu’à s’accorder sur l’invitation d’Obama : le désaccord sur le caractère opportun ou non de cette invitation demeure entre les deux parties.
Certes, le P. John Jenkins, président de Notre Dame, a, depuis le scandale de 2009, fait quelques pas significatifs pour une meilleure prise en compte du mouvement pro-vie dans l’université, allant même jusqu’à conduire les délégations de Notre Dame aux March for Life de Washington de 2010 et 2011. On ne s’en plaindra pas. Comme on ne se plaindrpas qu’il ait nommé Mary Daly, militante contre la venue d’Obama, comme coordinatrice des initiatives pro-vie du campus. Il n’en demeure pas moins que si le pardon s’impose désormais envers le P. Jenkins, on voudra bien accepter que j’éprouve pour lui du mépris. Quand s’est-il excusé de l’erreur et du scandale de l’invitation d’Obama ? Quand s’est-il excusé d’avoir fait inculper 88 manifestants pro-vie ? On attend toujours.
Tom, dans un second courriel, me précise que, faute de place, deux paragraphes d’intérêt de son article n’ont pas pu être publiés dans le National Catholic Register. Les voici :
- « Le Sénat du corps professoral de Notre Dame a récemment voté “contre une résolution [du groupe de travail pour défendre le choix de la vie (Task Force on Supporting the Choice for Life)] du président de l’université, le P. John I. Jenkins. Vingt-deux membres du sénat ont voté contre la proposition, huit pour et un s’est abstenu, lors d’une réunion du 1er mars” (The Irish Rover, 11 mai 2001). Par une curieuse ironie de l’histoire, les adversaires au prétoire du P. Jenkins l’ont félicité [de ses initiatives pro-vie] alors que son propre corps professoral s’est exprimé contre lui.
- Selon une manchette du South Bend Tribune, en date du 22 avril 2009, “Le camp pro-Obama [était] très acharné au sein du corps professoral”. L’édition du 28 avril 2011 du Guardian of the Grotto, la lettre d’information du Sycamore Trust qui surveille et encourage la catholicité de Notre Dame, signalait que 53 % du corps professoral est catholique mais qu’environ 35 % est pratiquant. »
Je crois que tout est dit. Renouer avec l’identité et la mission catholiques me semble à l’ordre du jour à Notre Dame…
quand l’Eglise s’est-elle jamais “excusée” pour le scandale des ambiguités de vatican 2 ( qui attendent encore des élucidations herméneutiques entre experts de haut niveau, pendant que le “peuple de Dieu” pourrit sur pieds)
Moi aussi, je ressens pour moi-même du mépris, de m’être ..mépris pendant 40 années sur ce qui avait été l’enthousiasme de ma jeunesse. Mais pour la Gloire et l’Honneur de Notre Seigneur qui nous pardonne en confession, je veux oublier ce mépris, pourtant si justifié..je ne suis pas protestant pour croire mes péchés simplement “couverts”.Ils sont détruits…
D.H, il faut demander à Dieu la Grâce de pardonner “de tout notre coeur” et pas avec des restes humains trop humains de mépris…mais aussi qu’Il nous fasse saisir à quoi rime l’affreuse épreuve qu’Il permet, pour nos péchés sans doute, et qui coûtent tant de vies à nos frères, désormais privés du “martyre” ( de la confession de foi) puisque victimes de la non application des idéalistes et maçons droits de l’homme, dignité, tolérance, liberté …auxquels l’eglise a attaché son char bien légèrement( ce qui n’empêche que l’épreuve est lourde)
Sans parler de ceux qui perdent non leur vie temporelle, mais leur vie éternelle, faute d’être enseignés…
Supplions