Archevêque et Primat de Belgique, Monseigneur André-Joseph Léonard est, depuis plusieurs jours, l’objet de virulentes critiques de la part de diverses personnalités membres du clergé belge. Après avoir été attaqué par certains évêques, le Primat a été trahi par son porte-parole, Jürgen Mettepenningen, qui, non content d’avoir donné sa démission avec fracas, a cru nécessaire de vilipender son supérieur lors d’une conférence de presse, comportement que d’aucuns qualifient d’indigne.
Ce fut ensuite le tour du très médiatique abbé Gabriel Ringlet de participer à la curée, lequel a prétendu s’exprimer au nom de la majorité des Catholiques.
Nous avons été contacté par de nombreux Catholiques romains, qui ne se reconnaissent pas dans les propos de Monsieur l’Abbé Ringlet. Plusieurs fois sollicité à réagir, bien que nous ne partagions pas toujours les vues de Monseigneur Léonard, nous avons adressé la présente lettre ouverte à Monsieur l’Abbé Ringlet.
Depuis plusieurs jours, vous vous en prenez ouvertement à Monseigneur André-Joseph Léonard, votre Archevêque et Primat de Belgique.
Par vos interventions, dans les journaux, les radios et sur les plateaux de télévision, vous attaquez sans relâche le chef de l’Eglise du Royaume et n’hésitez plus à l’exhorter, même, à démissionner de sa charge.
Vous vous êtes ainsi positionné en champion de la fronde qui, au sein même du clergé belge, vise à déstabiliser l’archevêché. D’aucuns parlent déjà de schisme et, à tout le moins, la plupart des analystes s’accordent sur le fait que l’Eglise serait en train de se fissurer et de connaître une désunion sans précédent.
Auriez-vous oublié, Monsieur l’Abbé, que Benoît XVI a reçu du Conclave des cardinaux, selon la doctrine catholique, inspiré du Saint-Esprit, la mission de conduire la Sainte Eglise apostolique et romaine ? Auriez-vous renoncé à croire que le Saint-Père représente sur la terre le Christ et que vous lui devez obéissance, ainsi qu’à ceux que le Successeur de Saint Pierre a désignés pour gouverner le peuple de l’Eglise universelle ?
Ces principes fondamentaux, qui, certes, détonnent aux oreilles des modernistes et semblent surgir d’un autre âge, n’en sont pas moins ceux de l’Eglise, qui n’a pas pour fonction de courir derrière les appétences du monde, ces principes que votre qualité de ministre du culte vous oblige à respecter et à défendre.
En vous positionnant ainsi en défiance de votre archevêque, vous appelez à une forme de rupture, faites un tort immense à l’Eglise et marchez sur les traces des églises soi-disant réformées, en opposition complète avec le Credo latin.
Depuis près de deux ans maintenant, l’Eglise catholique est attaquée de toutes parts. Son message, de plus en plus engagé aux côtés des plus pauvres, comme l’a rappelé l’encyclique sociale Caritas in Veritate de Benoît XVI, inquiète en effet les ennemis de l’Eglise, la seule institution internationale et à vocation universelle qui condamne sans ambiguïté les affres du libéralisme économique.
L’origine de ces attaques ne nous est pas inconnue : parties des Etats-Unis, mais aussi et surtout d’Amérique latine et d’Afrique, elles ont été portées par les milieux protestants évangélistes, dans le cadre de cette véritable guerre de religion qui les oppose à l’Eglise, laquelle a depuis peu regagné du terrain sur ces continents. A la remorque des sectes évangélistes, se sont accrochés d’autres milieux, tout aussi hostiles à l’Eglise.
Certes, les hommes qui forment le clergé ne sont pas indemnes de toute erreur. Néanmoins, la virulence des attaques à leur encontre et la stigmatisation dont ils font seuls l’objet ne laissent aucun doute sur la campagne de dénigrement qui les cible. Les scandales se sont ainsi succédés, attisés et surmédiatisés, à commencer par la question des « prêtres pédophiles », comme si l’Eglise en avait l’apanage et qu’aucun autre secteur de la société n’en était affecté.
Aujourd’hui, vous profitez du désarroi de votre hiérarchie pour attaquer de front votre archevêque et, à travers lui, le Vicaire du Christ. Et, à maintes reprises, vous vous êtes adressé à la nation au nom de la « majorité » des catholiques.
Bien que catholique de gauche, je vous assure, Monsieur l’Abbé, que je continue de soutenir mon archevêque, quelles que soient ses options : ses propos sur la maladie du sida, énoncés il y a plusieurs années déjà, sans qu’à l’époque ils ne défrayassent la chronique, et aujourd’hui sortis de leur contexte et utilisés dans la foulées de ces attaques contre l’Eglise, peuvent être considérés comme maladroits mais, surtout, ont été déformés et volontairement mal interprétés.
Il est cependant le berger de l’Eglise romaine dans ce pays et votre devoir, comme celui de ceux qui vous suivent, est de le secourir et non de l’accabler comme vous le faites avec une complaisance non dissimulée.
Permettez-moi, à mon tour, de me revendiquer des Catholiques romains de ce pays et de signifier tout notre soutien à notre Archevêque, en cet instant où les Catholiques, tout au contraire de se quereller, sont dans la nécessité de se ressaisir et de recouvrer la communion.»
Pierre PICCININ (professeur d’histoire et de sciences politiques à l’Ecole européenne de Bruxelles I)
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JE VOUDRAIS ECRIRE A M. l’ABBE GABRIEL RINGLET EN BELGIQUE MERCI DE ME DONNER SON ADRESSE.