Lentement, sûrement, le motu proprio Summorum Pontificum entre, sinon dans les faits, du moins dans les esprits. Certes, les choses ne vont pas assez vite et nombre de paroisses ne bénéficie pas encore de la célébration, au moins dominical, de l’usus antiquior. Pourtant, un petit signe parmi d’autres me confirme que le mouvement est irrémédiable.
Les éditions DDB viennent de publier un livre intitulé Premières questions sur la liturgie. Son auteur est le père Michel Wackenheim, archiprêtre de la cathédrale de Strasbourg et auteur de chants liturgiques et ancien rédacteur en chef des revues Signes d’Aujourd’hui et Signes Musiques, deux publications du groupe Bayard, éditeur également de La Croix et du Pèlerin. Les éditions DDB ont une tradition ancrée plutôt à la « gauche » du catholicisme français, même si ce style d’étiquette reste abusive et ne synthétise pas tout d’une maison d’édition. Mais elle a au moins la mérite de faire comprendre la direction prise par ce label. Certes DDB a été racheté par le groupe Parole et silence, plus lustigérien, donc pour reprendre le petit jeu des étiquettes plutôt centriste même si son directeur, Marc Larivé est un ancien de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier de Chémeré-le-Roi. Mais Parole et silence entend laisser son identité à chaque label racheté.
Toujours est-il que ayant entre les mains le livre, Premières questions sur la liturgie, je me suis immédiatement demandé s’il était question du motu proprio. Banco, c’est le cas ! Ayant l’esprit mal tourné, je me suis dis que le chapitre intitulé « Que change le motu proprio Summorum Pontificum ? » serait plutôt critique. Ce n’est pas le cas ! Certes, il n’est pas non plus une apologie de la messe traditionnelle. Mais il essaye d’expliquer qu’en fait tout va bien puisque la forme ordinaire reste la forme… ordinaire et qu’il s’agit du même rite latin.
On pourrait, bien sûr, discuter à n’en plus finir sur cette présentation, mais globalement, elle tente d’être neutre, ce qui n’aurait certainement pas été le cas voici quelques années. Je n’ai pas lu le reste du livre, non par manque d’intérêt mais par manque de temps. Le fait est que désormais on ne peut éviter dans les premières questions sur la liturgie de parler de l’usus antiquior.