Soumis à l’intense pression de “l’Europe”, le Portugal s’apprête à revivre une nouvelle campagne pour l’avortement légal qui pourrait aboutir à un référendum au mois de janvier. Le cardinal patriarche de Lisbonne, Mgr José Policarpo, a défrayé la chronique ces derniers jours en proclamant que l’affaire de l’avortement n’est pas religieuse, et qu’il appartient à la société civile de mener le combat pour la vie.
On comprend (en un sens) ce qu’il voulait dire : le respect de la vie dès la conception n’est pas une affaire de foi, mais de loi naturelle. Façon de désamorcer la propagande de ceux qui attribuent aux partisans du “non” à la légalisation de l’avortement des motivations liées à “l’obscurantisme religieux”.
Par ailleurs le cardinal Policarpo s’exprimait ainsi alors que des journalistes l’interrogeaient sur le conseil qu’il donnerait aux indécis. Réponse : “Je ne leur donne aucune suggestion de vote, évidemment. Je pense que si j’avais des doutes à propos d’une question aussi fondamentale, moi, je m’abstiendrais.”
Si le cardinal ne fait pas mystère de son opposition à la légalisation de l’avortement, son refus actuel d’engager l’Eglise du Portugal dans la campagne a déjà provoqué des commentaires satisfaits de la presse de gauche portugaise qui interprète ses propos comme une “ouverture”.
Mais depuis le 4 octobre, un “Congrès international sur la prière pour la vie” s’est tenu sous l’égide de l’Eglise, rassemblant des participants d’une trentaine de pays. A cette occasion la présidente de l’Association portuagaise pour la défense de la vie, Isilda Pegado, a indiqué qu’il n’y avait pour l’instant aucune stratégie de campagne, étant donné que la tenue du référendum reste suspendue à un vote du Parlement le 19 octobre, puis encore à la double approbation du président de la République et du tribunal constitutionnel.
Rien n’est donc encore perdu, et l’on retiendra cette déclaration sans ambages du président de l’Apostolat mondial de Fatima, Américo Lopez-Ortiz, qui a appelé le Portugal à se souvenir de ses racines catholiques dans cette affaire et qui l’a prié de ne pas s’autoriser des exemples “d’autres pays qui vivent de graves crises morales”.