Conférence ce mardi 16 décembre à 20h00 au Centre Saint-Paul à Paris « La Messe d’Or – Une coutume d’Avent un peu oubliée » par l’abbé Jean-Pierre Herman, professeur de liturgie au séminaire de l’Institut du Bon Pasteur.
La Messe d’Or, célébrée encore parfois dans nos chapelles avec une certaine simplicité, pouvait revêtir autrefois un grand apparat. Le Mercredi des Quatre-Temps, c’est-à-dire le mercredi de la troisième semaine de l’Avent, était marqué par des processions solennelles, des ornements précieux et une affluence de fidèles venus goûter les premiers éclats de Noël.
D’origine monastique, adoptée ensuite dans certains chapitres de chanoines et aussi dans les paroisses, cette célébration a uni à la contemplation de l’Incarnation la prière pour les vocations sacerdotales, l’intercession pour les voyageurs et les marins et pour les femmes enceintes ou désireuses de l’être. En Flandre et en Hollande, on l’appelait la « Messe des marins » ; en Wallonie, la « Messe des voyageurs ». À Dunkerque, les corporations d’artisans y assistaient obligatoirement, tandis qu’à Tournai, cette tradition perdure encore aujourd’hui à la cathédrale.
La dramatisation liturgique de ce mystère était particulièrement émouvante : le diacre en ornements blancs lisait l’évangile de l’Annonciation, tandis que des acteurs incarnaient l’Ange et la Vierge. Au moment du Spiritus Sanctus superveniet in te, une colombe descendait des voûtes, rendant visible et tangible le mystère pour le peuple.
