Le jeudi 4 décembre 2025, le Bureau de presse du Saint-Siège a publié une lettre dans laquelle le cardinal Giuseppe Petrocchi, président de la Commission d’étude sur le diaconat féminin, a remis au pape un résumé des travaux menés par cette commission.
Dans la foulée, la religieuse Linda Pocher a publié un argumentaire dans La Republica pour soutenir le diaconat féminin. Son argumentaire a été récusé dans le blogue Silere non possum.
Le professeur de liturgique Andréa Grillo, ardent promoteur de Traditionis custodes et pourfendeur de la canonisation de Carlo Acutis, a publié une lettre ouverte pour soutenir le professeur Linda Pocher.
Tout au long du pontificat de François, la dynamique de son gouvernement s’est toujours déroulée selon deux axes parallèles : un axe officiel et un axe officieux. Dans ce cas précis, le pape souhaitait la création d’une commission chargée d’examiner une question débattue depuis des décennies, la plaçant ainsi en relation directe avec lui et la soustrayant à toute médiation. D’un autre côté, il a alimenté les discussions au sein du C9 , y introduisant des personnalités capables d’orienter le débat et de persuader cette instance d’adopter certaines sensibilités.
C’est dans ce contexte que François a fait venir au Vatican sœur Linda Pocher qui n’apprécie guère la vie conventuelle, préférant fréquenter les salons, les maisons d’édition et les cercles influents, cherchant constamment soutien ou faveur. Le pape François l’avait chargée d’intervenir, avec d’autres femmes, devant les cardinaux lors des réunions conciliaires consacrées au rôle des femmes dans l’Église. Pourtant, cette religieuse n’a offert aucune réflexion théologique, seulement des considérations vagues et sensationnalistes.
Cet arrangement a radicalement changé avec le début du pontificat de Léon XIV. Quelques jours après son élection, le nouveau pape informa ses collaborateurs que les membres du Conseil des cardinaux étaient libres de poursuivre leurs travaux comme bon leur semblait, puisqu’il ne convoquerait jamais le Conseil des 9 cardinaux. Parallèlement, Léon XIV reprit le projet de règlement de la Curie romaine qui lui avait été présenté pour signature et y ajouta l’article 3 : « Les cardinaux apportent leur concours au ministère du Pontife romain, y compris en ce qui concerne l’activité de la Curie romaine, lors des consistoires ordinaires et extraordinaires, convoqués par disposition du Pontife romain ».
Pour revenir à la question du diaconat féminin, il faut constater que, si certains évêques et cardinaux sont toujours prêts à intervenir pour réprimer tout prêtre ayant le malheur d’accomplir un acte authentiquement catholique ou véritablement utile à ses fidèles, ces mêmes responsables semblent disparaître dès qu’il s’agit de religieuses qui tiennent des propos contraires à la doctrine, même dans les grands journaux nationaux.
Les propos de sœur Linda Pocher, publiés dans La Repubblica, ont relancé l’idée que le manque d’ouverture au diaconat féminin n’est qu’un problème culturel : « Je suis de plus en plus convaincue qu’il s’agit davantage d’un problème culturel que théologique », déclare-t-elle, ajoutant que réserver l’ordination aux hommes serait « le dernier bastion de la différence des sexes » et que derrière la résistance de l’Église se cache l’idée « que Jésus a sauvé l’humanité parce qu’il était un homme ». Ce cadre conceptuel ne trouve aucun appui ni dans les travaux historico-théologiques sérieux, ni dans le résumé de la Commission d’étude sur le diaconat féminin, publié le 4 décembre, ni dans le document « Diacônie : Évolutions et Perspectives » .
Pocher affirme que certains arguments contre l’ordination des femmes découlent d’une conception « sexiste » de la représentation du Christ . L’exemple qu’elle donne – « Jésus était aussi juif ; quiconque le représente devrait-il l’être également ? » – vise à suggérer que le genre du Christ est un hasard. Or, ce raisonnement ne saisit pas l’essentiel de la doctrine catholique. Le Magistère n’affirme pas que le Christ doive être imité en tout, mais que le sacrement de l’Ordre représente le Christ Époux de l’Église. Cette dimension symbolique ne peut être réduite à une question ethnique sans dénaturer le langage sacramentel. L’argument de Pocher repose donc sur une erreur de catégorie : il confond la réalité historique du Christ avec la structure sacramentelle découlant de son identité filiale et sponsale.
C’est en raison de cette réponse, que Grillo a publié sa lettre ouverte.
À l’occasion de la solennité de l’Immaculée Conception, le 8 décembre, une pétition a été lancée auprès du Dicastère pour la Culture et l’Éducation et des autorités académiques de l’Athénée pontifical Saint-Anselme. Elle est portée par des fidèles laïcs, des clercs, des religieux et des étudiants qui se disent « profondément attachés à la mission ecclésiale et académique » de l’Athénée et qui demandent des mesures concernant la situation du professeur Andrea Grillo, membre du corps professoral de cette même institution. Au cœur de cette initiative se trouve une préoccupation explicitement qualifiée d’« ecclésiale » : garantir « une formation véritablement conforme à la doctrine de l’Église », conformément aux statuts de l’Athénée et au droit canonique.
Dans l’introduction de la pétition, les promoteurs rappellent les Statuts généraux de l’Athénée pontifical Sant’Anselmo, soulignant que l’institution a été érigée par l’Autorité apostolique et placée « au service de l’ Église universelle et du Magistère du Pontife romain ». Parmi ses principaux objectifs, l’Athénée s’engage à dispenser aux étudiants une formation intégrale, « authentiquement scientifique et conforme à la doctrine de l’Église »…
