Le Professeur Andrea Grillo est l’actuel super-gourou de la liturgie à Rome, où il enseigne depuis 1994 la théologie sacramentaire. C’est un intégriste de la nouvelle messe et il ne manque pas une occasion de fustiger l’attachement au Vetus ordo. Cette fois c’est à Carlo Acutis, qui sera canonisé le 7 septembre, qu’il s’en prend :
Comment est-il possible qu’un jeune bienheureux puisse communiquer une théologie eucharistique aussi ancienne, aussi lourde, obsessionnelle, concentrée sur l’inessentiel et si négligée par rapport aux choses décisives ? Comment est-il possible que tous les progrès réalisés par l’Église au cours des 70 dernières années, en termes de compréhension de la valeur ecclésiale de l’Eucharistie et de sa célébration, aient été communiqués d’une manière si déformée au jeune communicateur ardent, au point de lui suggérer une compréhension si lacunaire, si défectueuse, si unilatérale ? Qui l’a poussé à s’intéresser aux « miracles », en négligeant le vrai miracle ? […]
Le problème ne concerne pas l’adolescent, mais les adultes qui ont mis dans sa bouche ces mots, ces images, ces reconstructions, ces intérêts déséquilibrés et malsains. C’est une grossièreté eucharistique qui n’a pas honte d’écrire des Préfaces, des Introductions et des Présentations, qui semblent être écrites par des adolescents sans aucune formation théologique sur le « vrai » et « unique » miracle eucharistique de la communion ecclésiale. Sur cet aspect, qui justifie réellement la centralité de l’Eucharistie dans la vie des chrétiens, aucun des trois auteurs n’a consacré une seule ligne. Que dis-je, un seul mot, si ce n’est par erreur, en citant le catéchisme, mais presque distraitement. Le véritable cœur de l’Eucharistie, l’unité entre le corps sacramentel et le corps ecclésial, est oblitéré et oublié. Après tout, c’est une chose peu fréquentée, précisément par les adultes. Cette forme de grave impolitesse eucharistique doit-elle devenir, à travers Charles qui en a été la première victime, un modèle à proposer à tous les jeunes ? Plaisante-t-on vraiment ? Qui aura le culot – et le cœur sec – de soutenir une telle ineptie ?
« Le véritable cœur de l’Eucharistie, l’unité entre le corps sacramentel et le corps ecclésial »… Il en est encore là le brave Grillo. Le Saint-Sacrifice n’évoque plus rien pour lui. Pauvre ‘théologien’.