Le Monde relaie l’inquiétude des cathos de gôche suite à la prochaine arrivée des moines du Barroux à Bellefontaine. L’article est assez amusant par le nombre de perles distillées par l’apprenti journaliste qui a signé Yves Tréca-Durand.
« L’ordre est venu de Rome. L’abbé général de l’ordre cistercien de la stricte observance (communément appelé les trappistes), dom Bernardus Peeters, a tranché. Au printemps 2026, 12 émissaires de la communauté du Barroux, dans le Vaucluse, investiront les lieux. Officiellement, c’est la crise des vocations et la difficulté pour ces vieillards d’entretenir un ensemble immobilier important et 120 hectares de terres qui justifient ce choix radical. Officieusement, le retrait des trappistes aurait été précipité pour des raisons financières après que la communauté a été victime d’une escroquerie. »
Attention au retour des heures sombres :
L’arrivée des bénédictins du Barroux fait frémir les fidèles. Cette abbaye a été fondée en 1970 par le catholique intégriste dom Gérard Calvet (1927-2008), un proche de monseigneur Lefebvre, qui refusait le concile Vatican II et a provoqué dans les années 1980 un schisme en fondant la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X. Dom Calvet s’est notamment illustré au sein d’un commando anti-IVG devant une clinique de Grenoble, en octobre 1994, ou en recevant à bras ouverts les cadres du Front national, dont son ancien président Jean-Marie Le Pen.
L’auteur ne craint pas d’être ridicule :
C’est enfin entre les murs de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux que les enquêteurs ont cru retrouver Xavier Dupont de Ligonnès en 2011.
Et à défaut d’interroger des catholiques, l’auteur interroge une non-croyante :
Marie-Juliette (qui ne souhaite pas donner son nom de famille), 79 ans, regrette : « Il y a ici un esprit de tolérance qu’on ne trouve pas ailleurs. Je suis une affreuse mécréante, mais j’adorais venir ici, ça faisait du bien. Les prochains, je n’ai même pas envie de les voir. »
Et un autre :
« Avec ceux qui arrivent ici, c’est le jour et la nuit. On a de la peine à comprendre que l’évêque d’Angers ait accepté. »
Monseigneur Emmanuel Delmas est quand même interrogé :
« Quand une communauté s’en va, c’est toujours une bonne nouvelle qu’elle soit remplacée par une communauté qui naît. C’est cela qu’il faut retenir. » « Ils vont apporter leur propre originalité. Il faut accepter cette plongée dans l’inconnu, c’est une plongée maîtrisée. »
Le maire de Bégrolles-en-Mauges est plutôt satisfait :
« Si personne ne venait les remplacer, on aurait eu une abbaye en ruine dans vingt ans et tout le monde aurait été malheureux. »
Frère Samuel (72 ans) reconnaît :
« Nous devons reconnaître que les temps ont changé et que le manque de nouvelles vocations nous a obligés à prendre des mesures que beaucoup d’entre nous auraient préféré éviter. »
