Ce samedi 22 novembre à Paris, le secrétariat général de l’enseignement catholique (SGEC) doit rencontrer plusieurs collectifs de victimes d’établissements catholiques, afin de les écouter et de tirer des conclusions de leur expérience pour se réformer. Si l’intention est louable, l’exécution péche par un certain amateurisme, notamment la volonté affichée de faire animer la journée par un… astrologue (!), certes victime.
La première mouture de l’ordre du jour, envoyée le 7 novembre dernier, ne laissait qu’une petite heure (!) aux collectifs de victimes pour aborder les abus qu’ils ont vécu. Elle avait été récusée par plusieurs collectifs de victimes, qui soulignaient la dissonance entre les propos du secrétaire général de l’enseignement catholique le jour même à Lourdes et ce désir d’accorder le moins de temps possible aux victimes dans l’ordre du jour : « Si M. Prévost s’est donné « dix ans » pour changer la culture de l’enseignement catholique et comprendre les abus dans ce cas il apparaît très étrange « d’expédier » les victimes et leur parole en une journée, comme s’il s’agissait d’une corvée ou d’un passage obligé pour pouvoir dire ensuite »j’ai écouté’‘.
La seconde mouture de l’ordre du jour, communiquée aux victimes hier, est meilleure de ce point de vue et laisse plus de temps aux victimes pour s’exprimer, mais le fait de « confier l’animation à Jérôme Guillement, compte-tenu de son parcours« , surprend. Si l’intéressé a effectivement été victime d’abus par un prêtre en Vendée, il est aussi psychanalyste jungien et surtout… astrologue. Le SGEC compte-t-il faire le thème astral des collectifs de victimes reçus ?
La Croix avait fait il y a quelques années un rappel de la position de l’Eglise catholique romaine sur l’astrologie où elle citait le P. Xavier Lefebvre, curé de la paroisse parisienne Saint-Louis d’Antin : «Qu’il s’agisse de psycho-astrologie n’ôte rien à la question de fond qui est de faire totalement confiance à Dieu pour la gouvernance de sa vie, y compris dans les épreuves. Consulter un astrologue, par téléphone, par Internet ou de visu va contre l’espérance chrétienne, affirme-t-il. Parfois les gens se sentent liés car une habitude s’est créée et cela provoque une inquiétude. L’enjeu est alors d’aider à revenir à la vertu d’espérance.»

