Dans sa lettre pastorale d’octobre 2025, Mgr Dognin écrit :
Consacrer notre diocèse au Sacré-Cœur de Jésus, c’est faire en sorte que nos orientations ne se limitent pas à des efforts pastoraux, si légitimes soient-ils, mais que l’amour de Jésus y soit pleinement accueilli et vénéré pour leur faire porter du fruit en abondance.
Il annonce la consécration de son diocèse :
Que signifie alors de consacrer le diocèse au Sacré-Cœur de Jésus ?
Il ne s’agit pas d’un geste magique. C’est une démarche spirituelle qui revêt plusieurs aspects :
• Une dimension personnelle en renouvelant la consécration de notre baptême avec le souhait de mettre, ou remettre, le Christ au cœur de notre existence au point de dire comme saint Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis aujourd’hui dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi. » (Ga 2, 20) Il s’agit bien d’amour, de la relation personnelle que nous avons avec le Seigneur. Une relation avec le Christ qui est source de vie au cœur de toutes nos relations (couple, famille, profession, ministère, vie religieuse, etc.), car Jésus le dit bien : « Sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15, 5), c’est-à-dire ne pas porter les fruits qu’il attend de nous !
• Une dimension communautaire et missionnaire, car en consacrant un diocèse, une paroisse, une communauté, une famille, au Cœur de Jésus, les fidèles sont invités à vivre davantage selon l’Évangile, à prier, à participer aux sacrements, à propager la foi et à témoigner de la charité chrétienne. Il y a donc bien une dimension missionnaire comme le soulignait le pape saint Jean-Paul II : « la consécration au Cœur du Christ “doit être envisagée en relation avec l’action missionnaire de l’Église, parce qu’elle répond au désir du Cœur de Jésus de répandre dans le monde, à travers les membres de son Corps, son dévouement total au Royaume.” Par conséquent, à travers les chrétiens, “l’amour se répandra dans le cœur des hommes, pour que se construise le Corps du Christ qui est l’Église et que s’édifie aussi une société de justice, de paix et de fraternité”7 ».
• Une dimension sociale, car se consacrer au Cœur de Jésus, c’est raviver notre amour du prochain pour lequel notre diocèse a une longue histoire. Beaucoup d’hommes et de femmes, religieux, religieuses, dans les écoles, hôpitaux, maisons de retraite, mais aussi des laïcs dans les mouvements d’action catholique et les associations caritatives, ont médité cette phrase de Jésus : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 40) et ils ont essayé de la mettre en œuvre. Cette consécration nous encourage à redoubler d’efforts en ce sens. Comme l’exprimait saint Charles de Foucauld : « L’amour du Cœur de Jésus pour les hommes, cet amour qu’Il montre dans sa passion, voilà celui que nous devons avoir pour tous les humains8 ».
• Une dimension de réparation. Le pape François le dit clairement : « Avec le Christ, nous sommes appelés à construire une nouvelle civilisation de l’amour sur les ruines que nous avons laissées en ce monde par notre péché. Telle est la réparation que le Cœur du Christ attend de nous. Au milieu du désastre laissé par le mal, le Cœur du Christ veut avoir besoin de notre collaboration pour reconstruire le bien et le beau.9 » Et le Pape évoquait les blessures profondes que nous avons pu subir ou dont nous avons été les auteurs, que ce soit en famille, à l’école, dans les paroisses, et qui ne peuvent être vraiment guéries qu’avec l’aide du Cœur aimant de Jésus : « La réparation chrétienne ne peut être comprise uniquement comme un ensemble d’œuvres extérieures, bien qu’indispensables et parfois admirables. Elle exige une mystique, une âme, un sens qui leur donne force, élan et créativité inlassables. Elle a besoin de la vie, du feu et de la lumière qui procèdent du Cœur du Christ.10 »
Et par là, Mgr Dognin souhaite réunifier son diocèse divisé, notamment depuis la persécution des fidèles traditionalistes :
Par cette consécration à son Sacré-Cœur, je souhaite aussi que Jésus nous aide à surmonter nos divisions internes à l’Église, que ce soit entre générations, ou par nos différences de sensibilités, de conceptions pastorales ou liturgiques. Invitation à revenir au Cœur pour sortir des idéologies. Le pape François nous y invitait : « Ce n’est qu’à partir du cœur que nos communautés parviendront à unir leurs intelligences et leurs volontés, et à les pacifier pour que l’Esprit nous guide en tant que réseau de frères ; car la pacification est aussi une tâche du cœur. Le Cœur du Christ est extase, il est sorti, il est don, il est rencontre. En Lui, nous devenons capables de relations saines et heureuses les uns avec les autres et de construire le Royaume de l’amour et de la justice dans ce monde. Notre cœur uni à celui du Christ est capable de ce miracle social.12 »