Dans La Croix, le dominicain Bernard Bourdin souligne que la chute de François Bayrou marque la fin de la démocratie dite chrétienne, fondée par Marc Sangnier, dont l’auteur ne rappelle pas la condamnation par le saint pape Pie X en 1910, pour avoir mêlé action catholique sociale et engagement politique.
Dans ce contexte de fin de règne et de crise politique, l’auteur appelle à un civisme chrétien, estimant que
le christianisme a toutes les cartes en main, non pour monopoliser le sens de la vie politique, mais pour lui insuffler une espérance, c’est-à-dire redonner une inscription dans la durée à l’action politique ; redéployer le sens, non pas d’un vague « collectif », mais d’un corps politique commun animé d’une histoire commune y compris dans ses divisions ; redéployer l’importance de la personne qui n’est pas qu’un individu doté de droits, redéployer le sens de l’universel, c’est-à-dire d’une commune humanité coordonnée à l’appartenance à une nation (la Maison commune de tous ceux et celles qui en partagent la langue et la culture ou qui ne demandent pas mieux de s’y associer) ; redéployer le sens de la solidarité et plus encore de la fraternité par laquelle une nation peut former un « nous » et non un simple conglomérat d’individus ; redéployer à cette fin une politique éducative qui assure la transmission des savoirs fondamentaux.
L’auteur plaide aussi pour un retour à l’enracinement et à l’identité :
Une nation n’est digne de ce nom que si elle sait transmettre son histoire, sa culture, ses principes et ses valeurs à sa jeunesse et à ceux et celles qui ne sont pas nés sur son sol ; redéployer une politique internationale qui contribue au rayonnement de notre pays, pas uniquement pour sa gloire personnelle, mais pour que la Terre soit elle aussi notre Maison commune. Enfin, avoir le souci concret du respect de la nature, revient à rappeler que les hommes et la nature (la Création) n’existent pas l’un sans l’autre.