Une coalition de catholiques demande aux dirigeants de l’Église de « révéler et d’abroger » l’accord « épouvantable » conclu avec la Chine, qui permet aux autorités communistes chinoises de nommer les évêques à l’intérieur du pays.
Le 30 avril, des membres du Comité sur le danger actuel : Chine (CPDC), la coalition Save the Persecuted Christians (STPC) et d’autres défenseurs de la liberté lancent une initiative visant à dénoncer et à mettre fin à l’accord effroyable et très secret entre le Vatican et le Parti communiste chinois.
La campagne « Révéler l’accord, abroger l’accord » (RTD2) vise à informer les cardinaux, les évêques, les fidèles et le monde entier des dommages causés par cet accord secret, porté par le cardinal Parolin, Secrétaire d’Etat du Saint-Siège.
La campagne RTD2 est lancée par un webinaire intitulé « Le “pacte suicide” du Vatican avec le PCC » et parrainé par les coalitions CPDC et STPC le mercredi 30 avril. L’émission vise à susciter une levée de boucliers à l’approche du conclave qui désignera le prochain pape.
Au fur et à mesure de la prise de conscience du caractère véritablement diabolique de l’accord secret et de ses répercussions sur les catholiques et les autres confessions et religions, la campagne RTD2 fera pression sur tous les cardinaux pour qu’ils condamnent l’accord et s’engagent à faire de son abrogation une priorité. D’ici le début du conclave, la répudiation de l’accord devrait être un facteur de sélection du prochain pape – et une priorité pour l’Église à la suite de l’accord.
Voici quelques-uns des sujets qui seront d’abord abordés au cours du webinaire, puis approfondis au cours des jours restants jusqu’à l’ouverture annoncée du conclave le 7 mai :
- 30 avril : L’accord secret : que contient-il et pourquoi est-il caché à l’Église ?
- 1er mai : L’accord secret : trahir l’Église – son impact toxique sur les textes sacrés, les traditions et la doctrine.
- 2 mai : L’entente secrète : trahir les fidèles, nuire aux autres communautés religieuses.
- 3 mai : L’accord secret : trahir le clergé – les choix de Xi, les évêques « disparus » du Vatican.
- 4 mai : L’autre secret scandaleux de McCarrick et les dommages considérables causés par l’accord secret et sa « sinisation » de l’Église en Chine.
- 5 mai : L’accord secret est-il une hérésie ? Se traduira-t-elle par des dommages ailleurs ?
- 6 mai : Révéler l’accord ; abroger l’accord – les cardinaux, le conclave et le prochain pape
Les autorités communistes chinoises ont nommé deux nouveaux évêques depuis la mort du pape François, ce qui semble montrer une fois de plus que la Chine n’a aucune considération pour le rôle du Saint-Siège dans le processus.
Selon AsiaNews, deux nouveaux évêques ont été « élus » récemment en Chine par des membres du clergé local de l’Église approuvée par l’État, l’Association patriotique catholique chinoise (APCC). Ces élections ont eu lieu les 28 et 29 avril.
Le père Wu Jianlin a été « élu » évêque auxiliaire du diocèse de Shanghai, après avoir été vicaire général. Son élection s’est déroulée en grande partie sans opposition ; il est membre de l’Église approuvée par l’État.
Le 29 avril, le père Li Janlin a été « élu » auxiliaire du diocèse de Xinxiang, après avoir été, semble-t-il, le seul candidat à ce poste.
Ces nominations interviennent à la lumière de l’accord très controversé conclu entre la Chine et le Vatican, qui a été signé en 2018 et renouvelé tout récemment en 2024 pour une période de quatre ans. Cet accord officiellement secret reconnaîtrait l’Église approuvée par l’État en Chine et permettrait au Parti communiste chinois (PCC) de nommer les évêques. Le pape conserve apparemment un droit de veto, même si, dans la pratique, c’est le PCC qui a le contrôle. L’accord permettrait également de révoquer des évêques légitimes pour les remplacer par des évêques approuvés par le PCC.
La décision du PCC de nommer deux nouveaux auxiliaires alors qu’il n’y a pas de pape est éloquente. En l’absence du pontife romain, aucun fonctionnaire de l’Église ne peut approuver les candidats à l’épiscopat, cette décision étant réservée à l’autorité du pape. Dans ces conditions, la décision du PCC de nommer deux évêques montre que Pékin ne considère pas le rôle du Saint-Siège ou du pape comme important. Elle souligne également le fait que dans l’accord très secret entre la Chine et le Vatican, c’est la Chine – et non le Saint-Siège – qui semble être aux commandes.
Le cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong, a vivement critiqué cet accord à plusieurs reprises. Il a qualifié l’accord d’« incroyable trahison » des catholiques chinois et a accusé le Vatican de « vendre » les catholiques chinois. Il a été soutenu par de nombreux militants et experts de la Chine, dont l’ancien secrétaire d’État américain Mike Pompeo, qui a averti en 2020 que « le Vatican met en danger son autorité morale s’il renouvelle l’accord ». En outre, l’accord a entraîné une augmentation de la persécution religieuse, ce que la Commission exécutive du Congrès américain sur la Chine a documenté dans ses rapports annuels.
Deux cardinaux de la région se trouvent actuellement au Vatican pour discuter de l’avenir de l’Église dans le cadre du conclave : Le cardinal Stephen Chow, S.J., du diocèse de Hong Kong, qui est considéré comme cédant du terrain au PCC, et le cardinal Zen, qui est resté critique de l’accord sino-vaticanais.