Dom Prosper Guéranger (Dans l’Année Liturgique) évoque la bénédiction et la procession des Rameaux (Semaine Sainte d’avant la réforme de PIE XII) qui nous fait entrer dans la grande semaine :
La fonction commence par le chant de l’Hosannah, dans cette Antienne qui sert comme d’Introït : Hosannah au fils de David ! Béni celui qui vient au nom du Seigneur. O roi d’Israël ! Hosannah au plus haut des cieux !
Le Prêtre prend ensuite la parole, et recueillant les vœux de toute l’assemblée, il demande à Dieu, pour son peuple, la grâce d’arriver, après ce monde passager, au terme heureux que la mort et la résurrection de Jésus-Christ nous ont préparé : « O Dieu que nous devons aimer pour être justes, multipliez en nous les dons de votre grâce ineffable : par la mort de votre Fils, vous nous avez donné droit d’espérer ce qui est l’objet de notre foi ; faites-nous arriver, par sa résurrection, au terme vers lequel nous aspirons. Par Jésus-Christ notre Seigneur, qui, étant Dieu, vit et règne avec vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Amen. »
Après cette Oraison, le sous-diacre lit un passage du livre des Nombres, dans lequel on voit le peuple de Dieu sortant de l’Égypte, et venant camper à Élim, à l’ombre de soixante-dix palmiers, et auprès de douze fontaines. C’est là qu’il reçoit avis de la part de Moïse que la manne ne tardera pas à descendre du ciel pour le nourrir, et que dès le jour suivant, au matin, il en pourra apaiser sa faim. Toutes ces figures s’accomplissent dans le peuple chrétien. Par une sincère conversion, les fidèles ont rompu avec l’Égypte qui représente le monde. Les voici qui empruntent au palmier ses branches pour faire honneur à Jésus leur Roi. Les fontaines figurent le baptême qui sera confère bientôt à nos catéchumènes ; elles sont au nombre de douze, parce que les douze articles du Symbole ont été annoncés au monde par les douze Apôtres Enfin, le jour de Pâques, au matin, Jésus, Pain de vie, Manne céleste, sortira du tombeau et manifestera sa gloire.
Après cette lecture, le chœur chante l’un des dRépons suivants, qui rappellent.
Le diacre monte ensuite à l’Ambon, et lit le récit de saint Matthieu sur l’entrée triomphante de Jésus-Christ dans Jérusalem. Les palmes du Nouveau Testament s’unissent à celles de l’Ancien pour glorifier l’Homme-Dieu, qui est le nœud de l’un et de l’autre.
Le moment approche où les palmes mystérieuses vont recevoir la bénédiction de l’Église. Le Prêtre invoque d’abord les souvenirs de Noé, à qui la branche d’olivier annonça la fin du déluge, et de Moïse, dont le peuple, à sa sortie d’Égypte, vint camper à l’ombre de soixante-dix palmiers ; ensuite, empruntant le mode solennel de la Préface, il adjure tous les êtres de confesser en ce moment le grand nom du Fils de Dieu, auquel va être rendu un si éclatant hommage. L’assistance répond par l’acclamation au Dieu trois fois Saint, et crie, à sa gloire : Hosannah au plus haut des cieux.
Les Oraisons qui suivent expliquent le mystère des rameaux, et attirent sur ceux que l’on présente à la bénédiction du Prêtre, et sur les fidèles qui les porteront et les conserveront avec foi, les faveurs célestes.
Le Prêtre consomme la sanctification des rameaux, en les arrosant de l’eau sainte et en les parfumant avec l’encens qu’il vient de bénir. Puis il conclut ce rite imposant par l’Oraison suivante :
Après cette Oraison, le Prêtre procède à la distribution des rameaux ; et pendant qu’elle dure, le chœur rappelle, dans les deux Antiennes suivantes, l’enthousiasme des enfants hébreux portant des palmes, et chantant Hosannah au fils de David.