La chaine KTO a réalisé un reportage au séminaire de Paris qui fête cette année ses quarante ans.
Pour rappel, le diocèse de Paris a mis en ligne en juin dernier une interview du recteur, le père Paul Quinson, qui indique qu’il y a soixante séminaristes actuellement.
Paris Notre-Dame – Comment avez-vous vécu cette première année en tant que recteur du Séminaire de Paris ?
P. Paul Quinson – Ces premiers mois ont été, d’une certaine manière, une période d’atterrissage qui s’est relativement bien passée, en grande partie grâce à l’appui du conseil du Séminaire. Dans ce groupe de treize membres – dix prêtres, une femme consacrée, une mère de famille et moi-même – règnent une vraie liberté de parole, un sens profond du discernement et un soutien fraternel. J’ai pris le temps d’apprivoiser les lieux, les personnes, les procédures, le calendrier, de découvrir la réalité de ce que je savais… et de ce que je ne savais pas ! J’hérite, et c’est une grande chance, d’une très bonne atmosphère que ce soit entre formateurs comme entre séminaristes, mais aussi entre les formateurs et les séminaristes. Et j’en suis très heureux !
P. N.-D. – Quels ont été les moments marquants ?
P. Q. – Ils ont été nombreux ! Je retiendrai le pèlerinage de rentrée à Ars (Ain). Pendant deux jours, j’ai marché avec les soixante séminaristes… et j’en suis revenu en ayant appris les prénoms de chacun, l’un des objectifs que je m’étais fixé ! Ce temps gratuit pour faire connaissance, marcher et prier ensemble a permis de renforcer la cohésion et l’unité du Séminaire. Un autre temps fort a été le rassemblement des 600 séminaristes de France en décembre dernier. Cet événement national leur a permis de se rencontrer et surtout de tisser des liens, conscients que leur génération devra travailler ensemble. Prêtres, ils ne pourront plus rester chacun dans leur diocèse. Et ces relations fraternelles seront, à mon sens, déterminantes pour l’avenir de l’Église.
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P. N.-D. – Quels chantiers souhaitez-vous engager ?
P. Q. – En septembre 2025, le Séminaire de Paris célébrera ses 40 ans. J’ai lancé, avec l’accord de Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, un groupe mixte de formateurs du Séminaire et d’enseignants, pour faire l’inventaire de ces quarante années de pratique. Que faisons-nous à Paris ? Pourquoi le faisons-nous ainsi ? Quel est notre trésor ? Sur quel socle nous appuyer pour initier un nouvel élan quarante ans après celui du cardinal Lustiger ? J’espère remettre à notre archevêque le fruit de nos travaux au début de l’année 2025 pour que la rentrée du Séminaire, en septembre, puisse être l’occasion de vivre un nouvel élan que je souhaite profitable, plus largement, à la pastorale des vocations. Pour ce qui est de la formation, il y a des murs porteurs incontournables : l’étude de la philosophie, de la théologie et de la Bible, la vie fraternelle, la prière et l’eucharistie. Mais sans doute faudrait-il être plus attentif aux questions de gouvernance qui ne sont pas suffisamment abordées, alors même que le gouvernement fait partie – avec la sanctification et l’enseignement – des trois munera [fonctions] traditionnelles du prêtre. Cette question est souvent réduite à des considérations logistiques alors que, dans l’Église, il s’agit avant tout de la conduite pastorale d’une communauté. Il me semble que le temps du séminaire pourrait inclure une première sensibilisation à ces questions de gouvernance. L’attente des laïcs sur ce point est réelle et légitime. Nos communautés chrétiennes doivent devenir les plus saines possibles sur ce sujet pour rayonner. Il en va de leur fécondité.